RDC : la messe est (peut-être) déjà dite, Kabila reste au pouvoir jusqu’en 2018

Pas d'accord politique en vue en RDC! La Cenco pourrait bien achever sa mission ce vendredi 30 décembre sans parvenir à faire parapher le texte par la Majorité et l'opposition. Annoncée pour être signé aujourd'hui même en matinée, les parties se sont enfermées dans un conclave pour tenter d'aplanir leurs différends. Mais ce conclave est loin de laisser échapper la fumée blanche d'une sortie de crise
Ibrahima Bayo Jr.

« Qu'il pleuve ou qu'il neige, vendredi [30 décembre 2016, ndlr], les évêques vont mettre fin à ce stade de bons offices. Il n'y aura pas de prolongation », avait fini par laisser entendre l'Abbé Donatien Nshole, le secrétaire général de la Cenco, visiblement agacé et éreinté à la fois par cette navette de médiation.

Une navette épiscopale sans succès

Même après une longue nuit de négociations avec le Rassemblement d'opposition, une audience jeudi au Palais de la Nation et une réunion tardivement entamée ce vendredi matin au centre inter-diocésain, Joseph Kabila aura été sourd jusqu'au bout au prêche de l'Eglise congolaise. La probabilité de parvenir à un accord politique est comme l'éventualité de voir la neige tombée en RDC : incertaine !

Après que le miracle de Noël n'a pas eu lieu, les médiateurs de la Cenco ont échoué dans leur volonté d'aligner les planètes pour parvenir à un accord politique entre le pouvoir et l'opposition avant la date butoir fixée avant la Saint-Sylvestre, le 31 décembre 2016. Les Congolais ne recevront donc pas en guise de cadeau de fin d'année tant espéré par les évêques, une symétrie des positions pour une sortie de cette longue crise politique.

Et pour cause, les nombreuses pommes de discorde qui ont fait piétiner les négociations. Si la libération des militants de Lucha a pu être interprétée comme une concession de Joseph Kabila, les points d'achoppement demeuraient nombreux pour espérer voir un accord. Selon un média local qui cite une source de l'intérieur des tractations, Joseph Kabila aurait accepté la nomination d'un premier ministre dans les rangs du Rassemblement mais qu'il choisirait selon son bon vouloir.

Kabila va-t-il rester au pouvoir jusqu'en 2018 ?

 Autre concession de l'héritier du Mzee, le retour d'exilés politiques comme Mbusa Nyamwissi, Roger Lumbala et Floribert Anzulumi. Les cas de Moïse Katumbi, Jean-Claude Muyambo, Eugène Diomi Ndongala devront attendre que les magistrats les tranchent. Toujours selon ce média local, le nœud gordien qui bloque l'accord politique c'est que Joseph Kabila souhaite que l'accord politique ne soit applicable qu'à la session parlementaire de mars 2017.

Cette perspective entrainerait alors une période de transition d'un an, ce qui confirmerait le glissement de Joseph Kabila donc son maintien au pouvoir jusqu'en 2018. Pourtant, ce scénario est loin de se concrétiser avec l'opiniâtreté des évêques, déterminés à ne pas cautionner l'échec d'une médiation à laquelle ils se seront personnellement engagés.

En début d'après-midi, les médiateurs catholiques annoncent le report de la tenue de l'audience de ce vendredi matin au soir à 20 heures (GMT). Selon les premières indiscrétions, même si un accord est signé, il le serait a minima sans que tous les points de désaccords, discutés en ce moment même ne soient pas totalement évacués.

La Cenco qui annonçait la fin de ses missions de bons offices ce vendredi, aurait alors échoué à concilier les positions entre la Majorité et le Rassemblement. Les deux parties auraient alors consommé la rupture annoncée par Felix Tshisekedi. En attendant, sauf coup de théâtre, Joseph Kabila règnerait encore sur le Palais de la Nation !

Ibrahima Bayo Jr.

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Commentaire 1
à écrit le 31/12/2016 à 14:29
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pourquoi toutes les negociations de la rdc ne portent tjr pas des bn resultats

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