L'attaque a été interprétée comme une vengeance de la communauté Nande. Au moins seize membres de la communauté Hutu ont été tués dans la nuit de dimanche à lundi, dans une attaque de miliciens proche de la communauté Nande, selon un responsable de la communauté Hutu cité par l'agence chinoise. L'attaque est survenue à Nyanzale, en territoire de Rutshuru, province du Nord-Kivu.

« Dix personnes ont trouvés la mort sur place lors de l'attaque dans la journée de dimanche [25 décembre 2016, ndlr] à Nyanzale, trois autres dans le village de Kibirizi, et trois autres victimes ont succombé à leurs blessures lors de l'évacuation par la MONUSCO [la force onusienne en RDC, ndlr] vers l'hôpital à Goma », a affirmé à Xinhua Laurat Mugiraneza, le secrétaire général de la communauté Hutu à Goma.

Une « vengeance » de la communauté Nande

Selon Laurat Mugiraneza, cette attaque sonne comme une vengeance de la communauté Nande contre celle des Hutu, suite au « Noël ensanglanté » de la communauté Nande.  En effet, lors de la nuit du samedi 24 décembre au dimanche 25 décembre, au moins 22 membres de cette communauté ont été massacrés à l'arme blanche lors d'une attaque attribuée par les autorités congolaises aux Forces alliées démocrates (AFD), des rebelles Hutus rwandais qui sévissent dans la région depuis plus de deux décennies.

Six des assaillants Hutus lors de cette « nuit rouge » ont été abattus par les Forces armés de la République démocratique du Congo (FARDC), qui sont intervenus contre les assaillants munis pour la plupart d'armes blanches et de quelques armes à feu. Aussi, cette attaque de la communauté Nande qui intervient moins de 24 heures après le massacre de Noël, est interprétée comme des représailles. Les sources de l'armée sur place ont fait savoir que le bilan pourrait s'alourdir avec les opérations de fouille et de ratissage dans cette partie est de la RDC.

Le conflit entre les Hutu et Nande déchire une partie de la province du Nord-Kivu depuis plusieurs mois. Il y a quelques semaines, un camp de déplacés a été attaqué par les mêmes assaillants, faisant des dizaines de morts. La cohabitation pacifique entre les deux communautés pose de plus en plus de problèmes malgré plusieurs tentatives de réconciliation engagées par les autorités provinciales et locales. Le bilan de ce conflit indique le triste chiffre de 700 morts en deux ans.