Centrafrique : l'ONU dresse le triste inventaire de 9 mois de violences

La Centrafrique connait actuellement une situation sécuritaire volatile aggravé par la fragmentation des groupes armés et leur transhumance. Un état de fait qui a causé près 1.301 cas de violations et abus contre les droits de l’homme dans le pays selon un rapport publié récemment par l’ONU, qui dénonce l’incapacité de l’Etat à exercer ces pouvoirs hors de la capitale Bangui.
Amine Ater
La situation humanitaire en Centrafrique reste loin d'être résolue en Centrafrique où les milices maintiennent toujours leurs emprises sur certaines régions du pays

Les Nations Unies viennent de rendre public un rapport sur la situation des droits de l'homme en République Centrafricaine (RCA) entre juin 2015 et mars 2016. Une publication qui fait état de 1.301 cas de violation et abus de droits de l'homme affectant au moins 2.473 personnes à travers le pays. Les enquêteurs de la Minusca désignent les milices armées des anti-Balaka, ex-Séléka, LRA, 3R et RJ comme responsables de ces actes. Le contingent de l'ONU a également attribué des cas de violation des droits de l'homme aux forces de défense et de sécurité gouvernementales.

La capacité de nuisance des milices demeure intacte

Parmi les victimes identifiées, l'on retrouve 1.000 hommes, 261 femmes, 91 garçons, 67 filles, 808 adultes non-identifiés à ce jour ou encore 246 victimes dont l'âge et le genre n'ont pu être vérifiés par les enquêteurs. Des données recueillies par des équipes de l'ONU dispatchées sur 12 bureaux régionaux en Centrafrique. Les responsables onusiens ont par ailleurs mentionné des cas de lynchage de civils, assimilés à de la justice populaire qui touche notamment des vieilles femmes accusées de sorcelleries.

En plus des abus physiques, le rapport dénonce la recrudescence de cas de privation arbitraire de liberté, de destruction et confiscation de propriété ou encore de restriction à la liberté de mouvements en RCA. La situation sur le terrain a également vu le renforcement de l'Armée de résistance du seigneur (LRA) au Sud-Est de la Centrafrique. Une pénétration facilitée par la faiblesse des institutions publiques en particulier hors de la capitale Bangui.

L'Etat toujours aux abonnés absent

L'absence de L'Etat a ainsi favorisé les attaques des milices envers les civils. Ces organisations ont également profité de la situation pour multiplier les déplacements forcés des populations et la destruction de leurs propriétés. Des incidents qui ont notamment touché les localités de Kaga Bandoro et Bria. A ces abus, s'ajoutent l'occupation illégale d'écoles et l'établissement de checkpoints illégaux favorisant le racket des civils voire même leur détention illégale.

La Minusca de son côté, s'alarme de la situation sécuritaire du pays désignée comme volatile. Une situation qui s'explique par l'explosion de la criminalité due à la recrudescence du banditisme, à la fragmentation des groupes armées ou encore à la transhumance des miliciens dans certaines zones. Il n'empêche que l'Etat-major du contingent onusien maintient sa stratégie sur le terrain qui se base sur des patrouilles statiques et mobiles, tout en maintenant un semblant de dialogue avec les différents groupes armés.

Malgré ce discours alarmant, les Nations Unies maintiennent toujours leur confiance dans les forces de sécurités centrafricaines. En témoigne le transfert de responsabilité entre la composante police de la Minusca et la Police et Gendarmerie centrafricaine qui ont respectivement pris le relais des casques bleus pour sécuriser le Tribunal de Grande Instance, l'Assemblée Nationale, la Cour constitutionnelle d'un côté et l'organe chargé des élections ou encore la Primature de l'autre.

Amine Ater

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Commentaire 1
à écrit le 19/12/2016 à 7:08
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La révolte gronde au fond de chaque centrafricain qui se pose toujours la même question ? Que sont venues faire ces 12.000 militaires de l'O.N.U sur le territoire centrafricain ? comptabiliser les morts et veiller sur la destruction programmée du Pay...

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