Gabon : le "Ping-Bongo" se poursuit dans un dialogue de sourds national

Plus de trois mois après la réélection d’Ali Bongo Ondimba, toutes les voies de recours légales sont épuisées. Mais l’opposant Jean Ping qui se considère toujours comme le président élu du Gabon n’en démord pas pour dénoncer "sa victoire volée" selon lui, lors de la présidentielle du 31 août dernier. L’ancien président de l’Union africaine joue ici une nouvelle carte, le dialogue national dans le sillage de celui lancé par le président Ali Bongo Ondimba. Un dialogue de sourds qui prolonge le « Ping-Bong » fratricide entre les deux hommes.
Ibrahima Bayo Jr.

« On ne dépose pas les pagaies avant d'avoir abordé au rivage ». Ce proverbe gabonais, Jean Ping en aura fait son leitmotiv jusqu'au bout pour ramer en direction du rivage du Palais du bord de mer de Libreville, épicentre du pouvoir au Gabon... en vain ! Après l'auto-proclamation sans succès au lendemain de la présidentielle, le recours infructueux devant la cour constitutionnelle, l'opposant qui conteste depuis 3 mois la réélection  d'Ali Bongo, abat une nouvelle carte dans le « Ping-Bong » post-électoral qui rythme la vie politique au Gabon.

Ping lance son « dialogue de l'alternance » ...

De retour d'une tournée dans la diaspora, Jean Ping annonce qu'il organisera du 18 au 23 décembre prochain, un « dialogue de l'alternance » destiné à fédérer ses partisans pour la conquête du pouvoir. Ce sera via une plateforme électronique pour les Gabonais des autres provinces et à son QG de campagne pour les Librevillois que l'inscription à la participation à ce dialogue est ouverte. Après inscription, il s'agira pour l'opposant de mettre en œuvre, avant Noël, sa « feuille de route » de la résistance.

Elle tient en plusieurs étapes détaillées par Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, le porte-parole de Ping. « L'atelier 1 portera sur la revendication et la réaffirmation de la victoire de Jean Ping, l'atelier 2 sera consacré à la crise post-électorale, l'atelier 3 à la gouvernance ». Pour boucler la boucle, Jean Ping se fera le rapporteur des « conclusions du dialogue national à l'occasion d'un grand meeting populaire » qui aura lieu le 23 décembre, à la veille du réveillon.

Bongo prépare son dialogue national inclusif

Une stratégie préparée de longue date par l'opposant pour riposter au dialogue national inclusif annoncé en octobre dernier par le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, un peu plus d'un mois après son investiture. Le lancement annoncé de ce dialogue national politique dit « inclusif », n'avait pas manqué de secouer la coalition de partis qui avaient soutenu Jean Ping à la présidentielle d'août 2016. Démocratie nouvelle, le parti de René Obiang, l'ex-directeur de campagne de Ping avait claqué la porte de la coalition d'opposition pour répondre favorablement aux sirènes de l'appel présidentiel, ce qui lui avait valu une volée de bois vert. Mais son geste avait provoqué de sérieuses tensions au sein de la coalition.

C'est donc un dialogue de sourds par congrès interposés qui s'installe entre les deux protagonistes de la crise post-électorale qui refusent toujours de se parler pour trouver un moyen de résorber cette crise. Et pour ajouter du piquant à cette guerre politique fratricide, la commission européenne qui s'était écharpée avec le pouvoir gabonais sur le processus électoral, rendra son rapport, ce lundi 12 décembre. Jean Ping qui annonce un discours juste après la diffusion de ce rapport, trouvera peut-être le moyen de se relancer sur l'échiquier politique gabonais.

Ibrahima Bayo Jr.

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Commentaires 3
à écrit le 09/02/2017 à 16:06
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Il est temps, grand temps que monsieur PING range ses baskets et de se chausser avec les chaussures qui riment avec la paix. On connait quand ça commence et on ne sait pas la fin. L'Afrique est confrontée aux fléaux de toute sorte qui appauvrissent ...

à écrit le 09/02/2017 à 15:56
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Il est temps, grand temps que monsieur PING range ses baskets et de se chausser avec les chaussures qui riment avec la paix. On connait quand ça commence et on ne sait pas la fin. L'Afrique est confrontée aux fléaux de toute sorte qui appauvrissent ...

à écrit le 13/12/2016 à 10:24
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Au Gabon, celui qui gagne officiellement les élections c'est celui qui a tous les pouvoirs: politique, militaire, financier, judiciaire et surtout mystico spirituel , mélangé à la ruse, c'est ce qui s'est passé avec l'actuel occupant du bord de mer. ...

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