Libye : Syrte reprise à l’EI... risque de guerre civile ?

La ville de Syrte, arrachée des mains de l'organisation de l'Etat islamique ! C'est le verdict qui a ponctué l'opération militaire des forces loyalistes du gouvernement libyen d'union nationale lancée en mai dernier. Mais ce "happy-end" cache peut-être une menace encore plus grande : le risque de guerre civile !

Elle est finalement tombée ! Passée aux mains des djihadistes depuis juin 2015, la ville de Syrte, fief natal du colonel Mouammar Kadhafi a été reprise par les forces du gouvernement libyen d'union nationale (GNA), issu de l'accord politique de décembre 2015. « Nos forces ont constaté aujourd'hui un effondrement total des djihadistes, et des dizaines d'entre eux se sont déjà livrés à nos forces », a fait savoir à l'AFP, Reda Issa, le porte-parole du GNA.

La reprise de la ville natale du colonel Mouammar Kadhafi met ainsi un terme aux annonces répétées du GNA qui indiquait, depuis son offensive de mai 2015, avoir encerclé les djihadistes. La technique de l'opération militaire mise en place était ensuite de pilonner la ville vidée de ses habitants pour la reprendre maison après maison aux mains du groupe terroriste. Les combats qui ont fait rage dans cette bourgade située à 450 kilomètres à l'est de Tripoli, ont fait près de 700 morts et 3.000 blessés dans les rangs des forces pro-gouvernementale sans qu'on sache le bilan du côté des djihadistes.

Risque de guerre civile

Ville portuaire à quelques centaines de kilomètres des côtes européennes, Syrte est très stratégique car elle est située à la croisée des villes de Tripoli et Benghazi. Les djihadistes ont profité du chaos provoqué par la mort de Mouammar Kadhafi en 2011 pour s'infiltrer jusqu'à s'en emparer en juin 2015 pour y établir leur quartier général et étendre son influence aux terminaux portuaires pour l'acheminement du pétrole devant servir au financement de ses activités.

Deux ans et demi après sa prise par les djihadistes, la ville revient aux mains des forces loyalistes qui voulaient faire de la reprise de cette ville un symbole de leur puissance. Mais Syrte était une ligne de démarcation entre les deux gouvernements rivaux de Tripoli et de Tobrouk qui se retrouvent désormais face à face sans la « zone tampon » autrefois occupée par les djihadistes. Maintenant que la ville est tombée, l'affrontement entre les deux protagonistes risque-t-il de dégénérer en guerre civile ?

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