Kenya : le torchon brûle avec l'ONU

L’ONU et le Kenya sont passés en quelques jours de partenaires à adversaires, suite aux accusations de «négligence» portées contre les membres kenyans de la mission des casques bleu au Sud-Soudan. Un nouveau rapport de l’ONU accuse des soldats kenyans détachés en Somalie de s’être enrichis grâce au commerce illégal de charbon de bois.
Amine Ater
Les opérations extérieures de l'armée kenyane sont de nouveau sous les projecteurs. L'ONU vient d'accuser les forces dépêchés en Somalie de participer aux trafic de charbon de bois.

Les critiques à l'encontre de l'armée kenyane continuent de plus belle, après avoir été pointée du doigt dans une enquête interne de l'ONU sur la gestion des combats qui ont eu lieu à Juba (Sud-Soudan) en juillet dernier. Un rapport qui a donné lieu au départ du Lieutenant Général Johnson Mogoa Kimani Ondieki, commandant kenyan de la Minussa. Un nouveau rapport du groupe de surveillance de l'ONU, accuse des membres du contingent kenyan d'avoir profité du commerce illégal de charbon, cette fois-ci en Somalie où le commerce de ce matériau est interdit par l'ONU.

Selon l'ONU, le trafic de charbon de bois somalien aurait rapporté aux soldats impliqués jusqu'à 12 millions de dollars par an, grâce à des prélèvements imposés sur les exportations illégales de charbon somalien. Une accusation réfutée par Nairobi. D'ailleurs, le rapport a été décrit comme une mascarade par la présidence kenyane. Pour cette dernière, les éléments utilisés pour élaborer le rapport seraient basés par des accusations prononcées par des ONG «ayant pour but de démoraliser», les troupes kényanes à Mogadiscio.

Procédure de divorce entre Nairobi et l'ONU

Cette accusation vient quelques jours seulement, après l'annonce du retrait des 1.000 casques bleus kenyans incorporés à la Minuss (Sud Soudan). Un retrait qui vient en réaction au limogeage de commandant kenyan de la force onusienne. L'Etat major de la Minuss a été rappelons-le, accusé d'avoir réagi de manière «chaotique et inefficace» aux combats ayant eu lieu à Juba en juillet dernier. Les casques bleu kenyans ont par ailleurs été accusés d'avoir refusé de protéger les civils et le personnel civil de l'ONU, certains agressions sexuelles ont été commises à quelques mètres de leur positions.

Un rapport jugé injuste par Nairobi, qui estime porter le chapeaux pour couvrir des dysfonctionnements «fondamentaux, structurels et systématiques. Il est regrettable qu'au lieu de s'attaquer directement à ces lacunes, les Nations unies aient décidé de les attribuer injustement à un seul individu» déplore le ministère kényan des Affaires étrangères dans une communiqué. Suite à ces nouvelles accusations onusiennes à l'encontre de soldats kenyans, la rupture semble consommée entre l'ONU et ce qui était l'un des plus gros contributeurs en casques bleu.

Amine Ater

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