Paris décide d'augmenter de 6 milliards d'euros son aide au développement

Les autorités françaises ont annoncé cette semaine l'augmentation de l'aide publique au développement de 6 milliards d'euros, soit une augmentation de 0,38% à 0,55% du PIB du pays. La décision prise lors d'une réunion en février dernier a fini par faire l'objet d'échanges entre les députés ce mercredi 4 avril à l'Assemblée.
L’Afrique reste le premier continent bénéficiaire de l’Aide publique au développement française (41%), en particulier l’Afrique subsaharienne (32%).
L’Afrique reste le premier continent bénéficiaire de l’Aide publique au développement française (41%), en particulier l’Afrique subsaharienne (32%). (Crédits : DR.)

C'est une très bonne nouvelle pour les Pays les moins avancés (PMA) et l'Afrique. L'Etat français a annoncé l'augmentation de 6 milliards d'euros de son Aide publique au développement (ADP) d'ici à 2022. D'après le gouvernement français, cette aide devrait ainsi passer de 0,38% à 0,55% du PIB du pays durant les quatre prochaines années.

Il s'agit d'une décision prise le 8 février dernier au cours d'une rencontre entre le Premier ministre français et le Comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID). Au cours de cette séance de travail, il a été question de prendre des dispositions pour une hausse des moyens consacrés à la politique partenariale de développement et de solidarité internationale avec un objectif de consacrer à la composante bilatérale de l'APD les deux tiers de la hausse moyenne cumulée de la mission budgétaire APD d'ici à 2022.

L'augmentation sera graduelle, à savoir, 0,44% en 2018, 0,44% en 2019, 0,47% en 2020, 0,51% en 2021, puis 0,55% en 2022, peut-on lire dans un communiqué rendu public.

L'APD française en chiffres

Aide développement France

Notons que cette augmentation de l'APD vient accompagner les cinq nouvelles priorités définies dans la politique partenariale de développement et de solidarité internationale : la recherche de la stabilité internationale et de la restauration de l'Etat et la réponse aux situations de fragilité ; le climat ; l'éducation ; l'égalité entre les femmes et les hommes ; et le renforcement des systèmes de santé et l'éradication des pandémies.

Une augmentation qui fait débat à l'Assemblée

Évoquée ce mercredi à l'Assemblée nationale, l'augmentation de l'APD suscite plusieurs réactions surtout au sein de l'opposition, les uns et les autres exigeant la transparence autour de cette aide. Selon un parlementaire cité par RFI, déjà il est très difficile de savoir précisément ce que recouvre l'APD compte tenu de son architecture budgétaire «particulièrement complexe». Pour Les Républicains, l'APD devrait être versée aux pays qui luttent actuellement contre le terrorisme. Une condition que le gouvernement ne trouve pas utile.

«Quand on regarde au niveau du Sahel, par exemple les efforts consentis, il y a véritablement une volonté très forte et je salue l'action de ces gouvernements impliqués dans le G5-Sahel [Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad, NDLR] pour opérationnaliser une force. Donc nul besoin que de leur mettre de la conditionnalité, les dirigeants de ces pays prennent vraiment leurs responsabilités très à cœur de ce point de vue là», a déclaré à RFI Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères.

Au sein de la gauche, l'on pense surtout que l'APD n'a pas été «correctement» vue à la hausse, surtout pour l'année en cours. «La volonté affichée par le président de la République a trébuché dès la première loi de finances de ce quinquennat, notamment en refusant d'élargir la taxe sur les transactions financières, ce qui aurait pu rapporter chaque année plus de 2 milliards d'euros », a déclaré Fabien Roussel, député communiste, cité par RFI.

Jean-Baptiste Lemoyne a répliqué que le chef de l'Etat français est très déterminé concernant cette taxe et qu'il compte même se battre afin qu'elle soit étendue au niveau européen.

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Commentaire 1
à écrit le 07/04/2018 à 12:49
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Toujours dans le néo-colonialisme. Avec cette politique, pourquoi l'Afrique ferait-elle des efforts ? Pourquoi prendrait-elle son avenir en main ? Contrôlerait-elle sa démographie ? Il lui suffit d'attendre que tout tombe du ciel !

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