Le Kenya mise sur le gaz comme source d’énergie domestique

Le Kenya compte rendre plus accessible le gaz comme source d’énergie pour les ménages, notamment urbaine en multipliant les incitations fiscales. Un objectif qui devra être facilité par la Kenya Pipeline Company, bras armé de Nairobi qui s’apprête à investir 125 millions de dollars, dont la mise en place prévue en 2020 devrait faire passer la consommation de gaz de 4 à 15 kg/personne en 2030.
Pour freiner le recours au charbon, au bois de chauffage et au kérosène, le gouvernement kényan subventionne actuellement les bouteilles de gaz de 6 kg de de manière à encourager l’utilisation de gaz à usage domestique.
Pour freiner le recours au charbon, au bois de chauffage et au kérosène, le gouvernement kényan subventionne actuellement les bouteilles de gaz de 6 kg de de manière à encourager l’utilisation de gaz à usage domestique. (Crédits : Reuters)

Le Kenya semble décidé à faire du gaz de pétrole liquéfié ou GPL, une des principales sources d'énergie utilisée par les ménages. D'ailleurs, l'annonce de la construction prochaine d'installation de gestion et de stockage de GPL par la Kenya Pipeline Company (KPC) s'inscrit dans cet esprit. Une opération qui nécessitera une enveloppe de 125 millions de dollars et qui vise à stimuler l'utilisation du gaz de cuisine dans ce pays d'Afrique de l'Est en voie d'urbanisation rapide.

Le gouvernement privilégie le GPL

Le gouvernement a par ailleurs supprimé la TVA sur le gaz de cuisine et subventionné les bouteilles de gaz de 6 kg de manière à rendre ce carburant plus abordable et attrayant pour les consommateurs. Selon Bloomberg, L'objectif est de faire baisser l'utilisation du charbon, du bois de chauffage et du kérosène. Actuellement, 30% des Kényans vivant dans des zones urbaines ont recours au GPL, cette source d'énergie devrait voir son utilisation augmenter alors que le nombre de citadins devrait quadrupler d'ici 2045.

Pour l'heure, la consommation mensuelle de GPL au Kenya varie entre 15 000 et 23 750 tonnes. Le gouvernement a pour objectif d'atteindre une consommation de 15 kg par personne d'ici à 2030, contre les 4kg de gaz consommés par personne actuellement. Les installations de GPL que KPC se prépare à mettre en place devraient permettre d'atteindre les objectifs du gouvernement. KPC évalue ainsi les offres de construction de centrales : l'une sera installée dans les environs de Nairobi, l'autre dans la deuxième plus importante ville du pays, Mombasa.

KPC s'imagine déjà en acteur régional

Le début des chantiers est prévu pour octobre prochain et les unités devraient être opérationnelles d'ici la fin du mois de décembre 2020, selon le management de Kenya Pipeline Compagny. L'unité qui sera construite dans la ville côtière de Mombasa nécessitera 65 millions de dollars, pour une capacité de stockage de 25 000 tonnes de gaz et comptera sur des installations de chargement et déchargement pour camions ou encore des installations d'embouteillage.

Le groupe prévoit déjà de doubler à terme la capacité de stockage de la future unité de Mombasa qui devra également répondre à la demande régionale des économies enclavées, notamment pour le compte de pays comme l'Ouganda et le Rwanda. L'unité de Nairobi nécessitera de son côté une enveloppe de 60 millions de dollars et comptera sur une capacité de stockage de 10 000 tonnes et d'unités de remplissage de bouteilles.

Première incursion publique dans le secteur

Selon Bloomberg, ces futures installations seront les premiers terminaux publics dédiés au gaz de cuisine du Kenya et devraient garantir aux consommateurs la disponibilité et la stabilité de l'approvisionnement en gaz dans la région. Cet investissement permettra au passage à KPC de diversifier ses sources de revenus. Pour l'heure, le plus important terminal de GPL au Kenya est exploité depuis 2012 par le groupe Africa Gas and Oil qui dispose d'une capacité de 14 000 tonnes.

Située à Mombasa, cette unité est entourée d'installations de plus petite taille de stockage et d'embouteillage appartenant à des groupes pétroliers, notamment Total, Libya Oil, Hashi Energy et Vivo Energy. Pour rassembler les 125 millions de dollars nécessaires à la construction de ses unités, KPC pourrait recourir aux modes de financement vert mis en place par les institutions de développement et bénéficier de l'enthousiasme des investisseurs pour la «finance verte».

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