Le Soudan ouvre la porte aux investissements dans son uranium

Les autorités soudanaises ont décidé d'ouvrir la porte aux investissements dans l'uranium, a annoncé le ministre soudanais du Commerce Hatim Al-Sir ce lundi 12 mars 2018. La décision a été prise lors de la réunion régulière du Comité de contrôle du taux de change que préside le chef d'Etat, Omar El-Béchir.

Le Soudan est désormais prêt à exploiter son uranium en comptant sur les investisseurs. Ce lundi 12 mars, le ministre soudanais du Commerce, Hatim Al-Sir, a indiqué que le pays a décidé «d'ouvrir la porte aux investissements dans l'uranium après consultation des autorités de sécurité» en présence du chef de l'Etat soudanais, Omar El-Béchir.

D'après le ministre, la décision a été prise lors de la réunion régulière du Comité de contrôle du taux de change qui s'est tenue en début de semaine en présence du président de la République. Selon la même source, cette rencontre a été l'occasion pour le gouvernement de se mettre d'accord sur la modification d'un certain nombre de textes législatifs, notamment les lois sur le commerce, les devises étrangères et les ressources minérales pour réprimer la contrebande et le stockage des minéraux précieux, l'exportation à des prix moins que ceux des marchés internationaux, lesquels font reculer les recettes d'exportation.

Hatim Al-Sir a ajouté que la rencontre du Comité a décidé de l'amendement des lois pour sanctionner les retards dans le financement des exportations vers la Banque centrale du Soudan (CBOS) et disposer que la fraude dans le certificat d'origine serait un crime.

Déjà en juillet 2015, la Compagnie d'études géologiques du Soudan laissait entendre que les compagnies russes étaient prioritaires pour l'exploration et l'extraction de l'uranium du pays «en raison de leur technologie avancée». Et après avoir découvert de grandes quantités du minerai dans diverses régions du pays, le Soudan avait confirmé disposer d'un grand potentiel d'extraction minière d'uranium.

Besoin urgent de devises étrangères

L'ouverture affichée par le Soudan a plutôt les allures d'une opération de charme à l'égard des investisseurs étrangers afin que ces derniers participent directement au regain de la croissance dans le pays. Depuis 2011, année d'indépendance du Soudan du Sud, «parti» avec les champs pétroliers, le Soudan connait une crise de devises étrangères, la plus importante depuis des décennies, avec des conséquences sur le pouvoir d'chat des populations. Pour faire face à la situation, le gouvernement s'est vu obligé de dévaluer la livre en début d'année, tout en supprimant les subventions sur certains produits de base, engendrant in fine une grogne sociale dans le pays.

Aujourd'hui, la première préoccupation du gouvernement est de relancer l'économie afin notamment de multiplier les sources de devises. La décision de réviser le Code minier n'a pas débouché sur les résultats escomptés, puisque l'embargo a pratiquement rendu impossible l'arrivée des entreprises et des investisseurs au Soudan.

Et que le temps de faire de l'exploration et de la production il se passe plusieurs années. Or on est dans une vraie problématique d'avoir besoin de rentrées de devises immédiates. Et finalement, il y a eu transformation de l'attitude du gouvernement qui en gros depuis deux ans mise temporairement sur le secteur artisanal qu'il a commencé de réguler en créant de gros marchés où il peut plus facilement taxer les petits producteurs », a analysé Raphaëlle Chevrillon-Guibert, chercheuse à l'Institut de recherche et de développement (IRD) au micro de Rfi.

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