Avec Africa Infrastructure Board, le Royaume-Uni veut renforcer sa présence sur le Continent

Le Royaume-Uni tend désormais à consolider son positionnement sur le marché africain en misant notamment sur le domaine des infrastructures. Le gouvernement britannique a ainsi lancé l’initiative «Africa Infrastructure Board», une plateforme de partenariat qui propose une approche novatrice pour accompagner les entreprises du pays, mais aussi les autres investisseurs dans la réalisation de grands projets sur le Continent.
Selon la Banque africaine de développement, les besoins infrastructurels de l’Afrique demeurent considérables, alors que le continent n’investit dans les infrastructures que l’équivalent de 4% de son PIB.
Selon la Banque africaine de développement, les besoins infrastructurels de l’Afrique demeurent considérables, alors que le continent n’investit dans les infrastructures que l’équivalent de 4% de son PIB. (Crédits : Reuters)

Le Royaume-Uni ne compte pas rester en rade, alors que les grandes puissances et les économies émergentes se livrent bataille à la conquête de l'Afrique. Dans le cadre de la mise en œuvre de sa nouvelle stratégie africaine, le gouvernement britannique compte s'appuyer sur une nouvelle initiative, l'«Africa Infrastructure Board» dont les grands axes ont été présentés la semaine dernière au Cap en Afrique du Sud, à l'occasion de Mining Indaba.

L'initiative portée par le gouvernement britannique, qui s'appuie pour sa mise en œuvre sur le UK Department of International Trade (DIT) et les entreprises du secteur privé du Royaume-Uni, «propose une approche holistique du développement des infrastructures en Afrique». A l'occasion de la présentation de l'initiative, lors d'une conférence consacrée aux relations économiques entre le Royaume-Uni et l'Afrique, le haut-commissaire du royaume en Afrique du Sud, Nigel Casey, a déclaré que son pays intensifierait encore plus ses efforts en Afrique. C'est dans le domaine des infrastructures et particulièrement dans les mines que les investisseurs britanniques entendent développer leur partenariat afin de profiter des opportunités, mais aussi d'accompagner le Continent dans ses efforts de résorption du déficit en la matière. « Les projets miniers sont bien plus que de simples activités minières et ils ne réussissent qu'avec de bonnes infrastructures», a poursuivi Nigel Casey qui n'a pas manqué de reconnaître la rude concurrence qui prévaut lorsqu'il s'agit d'offrir des solutions globales aux partenaires africains.

«Nous avons donc ressenti le besoin de renforcer et d'améliorer ensemble notre offre globale et de créer l'"Africa Infrastructure Board", un nouveau partenariat qui rassemble tous les acteurs du Royaume-Uni, que ce soit le gouvernement ou le UK Export Finance, l'un de nos secrets les mieux gardés, ou encore la très influente Commonwealth Development Corporation (CDC), ainsi que de grandes entreprises du secteur privé, opérant tous en un seul endroit pour offrir des solutions clés en main».

La nouvelle stratégie du gouvernement britannique ne manque de susciter l'adhésion d'investisseurs et selon Oliver Andrews, directeur des Investissements à l' Africa Finance Corporation (AFC), à travers le DFID, son organisme de développement, le gouvernement britannique a contribué à la création du modèle de financement des projets d'infrastructures.

Des infrastructures au service du développement

Détaillant les ambitions de la nouvelle initiative britannique, Craig Sillars, du DIT, a ainsi présenté des projets dans le secteur minier, structurés de manière à développer véritablement les infrastructures et à servir de catalyseur pour développer d'autres secteurs au service des communautés. En Angola par exemple, le DIT travaille avec un investisseur britannique pour réexploiter une ancienne mine de fer. Près de la mine, une fonderie sera construite, ce qui, selon les porteurs du projet, ajoutera de la valeur aux ressources naturelles du pays. La réalisation de ce vaste chantier se traduira également par l'extension d'un chemin de fer ainsi que celle du port, en plus d'une centrale électrique de 600 MW et de 25 000 ha de terres agricoles sur lesquelles sera produite de la biomasse pour alimenter la fonderie.

En Guinée également, un autre partenariat pourrait être mis en œuvre, selon la nouvelle approche. Le Royaume-Uni envisageait en effet de s'associer à la Chine pour l'exploitation de la mine de Simandou «pour les aider à développer une solution holistique pour développer les infrastructures locales qui profitent largement à la communauté», précise Craig Sillars. «L'approche que nous adoptons est de produire des plans directeurs qui profitent aux communautés pour les 60 prochaines années, ce que nous faisons en Angola. Quand le projet minier sera réalisé, les infrastructures continueront à profiter à toute la région», a souligné la même source.

Conscient de son retard par rapport aux autres pays qui se sont déjà bien positionnés sur le Continent, le Royaume-Uni entend grignoter des parts de marchés en s'associant à des partenaires publics et privés et pour ce faire, il compte miser sur la capacité financière de la City de Londres pour drainer davantage de financements sur le Continent.

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