Angola : le fonds chinois « CIF » bénéficie d'importants allègements fiscaux

Luanda a accordé au groupe China international fund 42,5% d'allègements fiscaux sur les six ans à venir. Rendus publics à travers un décret présidentiel datant de fin mai 2017, ces allègements portent sur plusieurs secteurs, dont l'immobilier et les infrastructures où le fonds chinois est présent en Angola, depuis la fin de la guerre civile de 27 ans qui a ravagé le pays.
Kilamba, une ville construise en plein désert près de Luanda, par la seule volonté et les fonds du chinois CIF.

La décision date de la fin du mois de mai dernier. A la faveur d'un décret présidentiel, le China International Fund (CIF) va bénéficier pour les six prochaines années de plusieurs allègements fiscaux sur ses opérations financières et ses investissements en Angola. Ainsi, le géant chinois des investissements profitera d'une réduction de 42,5% de ses sommes dues aux services des impôts. D'après les autorités angolaises, il s'agit d'une disposition qui vise à maximiser les investissements de l'empire du Milieu afin de l'encourager à accompagner les projets de développement dans le pays.

Le fonds chinois a déjà débloqué près de 694 millions de dollars dans le compte de deux projets immobiliers à la périphérie de la capitale angolaise. Un investissement qui a abouti à la construction de milliers de logements. Le CIF a investi particulièrement dans le projet du condominium résidentiel Vila Pacifica à Viana et a aussi veillé financièrement à la construction de 5 800 logements dans le cadre du projet KK, à Kilamba, près de Luanda. Ces investissements font du CIF le plus grand groupe de l'Empire du Milieu opérant en Angola.

Le jeu louche de la CIF

Logé au «Luanda One», un immeuble de 25 étages au cœur de la capitale angolaise, le CIF ne jouit pas d'une très bonne réputation en Afrique, où il est soupçonné de cautionner les dictatures. «Le CIF et ses sociétés associées à Hong Kong et Singapour ont investi plus de 20 milliards de dollars dans d'instables dictatures africaines. La société est sous le soupçon d'être en vérité une société d'État. Le personnel clé a des liens avec les entreprises et organismes gouvernementaux », avance une enquête de la BBC qui évoque notamment le cas de la Guinée : en 2009, le CIF a conclu avec la junte militaire dirigée par Dadis Camara un accord minier et d'infrastructures portant sur 7 milliards de dollars. En contrepartie, le pays devait permettre l'exploitation de ses ressources minières, dont le diamant, le fer, la bauxite et le pétrole. Il a fallu attendre le départ de Camara pour voir l'accord révoqué par les autorités de Conakry. Un scénario qui ne risque pas de se reproduire en Angola, vu les bonnes relations entre Pékin et Luanda.

«Des projets» dans les projets

En 2003, le CIF répondait présent à l'invitation des autorités angolaises, à peine sorties d'une guerre civile de 27 ans qui a ravagé un pays où tout était à reconstruire. D'après les conclusions d'une mission gouvernementale nigérienne datant d'avril 2013, le CIF une fois à Luanda «commença à développer des projets dans les secteurs de l'immobilier, du transport, de l'industrie,...». La mission devait témoigner dans le cadre d'un projet d'investissement de 30 millions de dollars  portant sur la construction d'un complexe d'habitations étalé sur 695 ha pour des logements où été prévus des écoles, des centres éducatifs et sportifs, des centres de santé, ainsi que des centres commerciaux). Toutefois, l'investissement visait également une cimenterie alors en construction qui allait produire jusqu'à 10 000 tonnes/jour et une usine de montage de bus et de véhicules 4X4, destinés aux marchés local et régional.

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