Maroc : une nouvelle ligne de crédit pour financer les PME

Trois ans après un premier prêt de 300 millions de dollars, Rabat vient de se voir accorder par la Banque mondiale, un second prêt de 350 millions de dollars supplémentaires pour le renforcement de son secteur financier. Avec cette nouvelle ligne de crédit, la stabilisation de ce dernier devrait réorienter les banques vers le financement de PME et d’autres segments qui évoluent traditionnellement hors des radars.
Amine Ater
La nouvelle ligne de crédit devrait appuyer les banques de la place à reconsidérer leurs offres dédiées aux petites et moyennes entreprises.

Le secteur financier marocain vient de décrocher un prêt de 350 millions de dollars de la Banque mondiale. Une ligne de crédit dédiée à l'appui des réformes structurantes dans le secteur de l'intermédiation financière au Maroc. A terme, le prêt vise à faciliter l'accès des PME à de nouvelles sources de financement et à l'amélioration du cadre de supervision bancaire les régissant.

Second prêt en 3 ans

Ce prêt devrait également favoriser le développement du marché des capitaux en élargissant la gamme des instruments disponibles, tout en renforçant la protection des investisseurs locaux. Atteindre une pérennité financière de la Caisse de retraite marocaine fait également partie des objectifs ayant justifié le prêt. Un objectif dont la réalisation permettra à cette structure de garder son statut d'important investisseur institutionnel.

Ce second prêt se veut la suite logique du premier prêt de 300 millions de dollars accordé en avril 2014. Pour l'institution internationale, cette ligne de financement devrait épauler les autorités marocaines dans leurs efforts de création d'emplois et de hausse de revenus de la population. Les experts de la Banque mondiale comptent également renforcer la supervision bancaire au vu de l'augmentation continue du volume de risque encouru par le secteur financier.

Stabiliser, puis amplifier

Cette volonté de stabiliser le secteur financier est un préalable à l'introduction de nouveaux instruments qui étofferont le rôle des marchés financiers. Une étape qui devrait permettre aux gros emprunteurs locaux de faire appel aux marchés financiers et non plus aux banques. Ce qui permettrait à ces dernières d'allouer plus de fonds aux PME, de favoriser la croissance et d'améliorer les opportunités de financement des segments à faibles revenus, notamment les microentreprises et les ménages vulnérables. Ce qui permettrait de lutter au passage contre le système financier informel.

Sur le terrain, ce prêt devrait se traduire par la création d'un mécanisme de cofinancement destiné à appuyer la restructuration financière des PME et des microentreprises (MPME) et l'instauration de conditions permettant d'accorder des crédits de TVA aux MPME. Le prêt devrait aussi aboutir à la mise en place, par la Banque centrale, de services de paiement proposés par des prestataires non bancaires. La ligne de crédit devrait également servir au renforcement du cadre institutionnel et étoffer les instruments légaux encadrant les marchés financiers.

Amine Ater

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Commentaire 1
à écrit le 30/07/2018 à 2:42
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AGREBI

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