Kenya : le secteur de la santé suscite l’appétit des Néerlandais

Au-delà de 2020, le Kenya ne pourra plus bénéficier du programme d’aide au commerce du gouvernement néerlandais. Sur les dernières années du programme, Amsterdam lance des bases d’une coopération bilatérale dans le secteur de la santé. Un cartel de 20 entreprises néerlandaises va faire un déplacement sur le terrain pour scruter les opportunités d’investissement.
Ristel Tchounand

Une délégation de 20 entreprises néerlandaises opérant dans le secteur de la santé sera en visite de trois jours au Kenya. Objectif : scruter de près les opportunités d'investissement dans ce pays d'Afrique de l'Est.

Un déplacement qui a lieu dans le cadre du « Aid to Trade » (Aide au commerce), un programme mis en place par le gouvernement néerlandais, visant notamment à soutenir les pays partenaires les moins avancés. Le but pour Amsterdam est d'aider Nairobi à faciliter la coopération avec le secteur privé pour les soins de santé dans le cadre des objectifs de développement durable des Nations Unies pour le Kenya.

Mais l'assistance en question, qui est encore au stade de l'étude, ne saurait s'étendre au-delà des trois prochaines années. En septembre dernier en effet, la ministre néerlandaise du Commerce extérieur et de la Coopération pour le développement, Lilianne Ploumen, annonçait que l'Indonésie, le Ghana et le Kenya seraient retirés de la liste des pays bénéficiant de l'aide néerlandaise dans le cadre de ce programme pour être remplacés par trois autres pays de la région du Sahel.

Vers une véritable relation d'égal à égal ?

Ce sont donc là les « dernières heures » de la coopération « subventionnée ». Cette visite sur le terrain à Nairobi d'hommes d'affaires néerlandais laisse présager les préparatifs d'un nouveau type de coopération. Pour l'heure les détails des échanges bilatéraux à ce sujet ne sont pas révélés, mais selon la presse nationale, les Néerlandais auraient identifié le secteur kényan de la santé comme un marché prometteur pour les partenariats et les opportunités d'affaires.

Dans un pays qui ambitionne de se démarquer tant au niveau sous-régional que régional, la santé n'échappe pas aux priorités de développement. C'est dans cette logique que le gouvernement a conclut avec la Banque mondiale une ligne de 21 milliards de shillings destinés à financer différents projets sur l'ensemble du territoire. D'ailleurs une preuve palpable de ce que l'investissement est capable d'apporter au secteur est notable dans le comté de Kisii, au sud-est du pays, où les efforts consentis depuis 2013 portent leurs fruits : des hôpitaux réaménagés et équipés, la facilitation de l'accès aux soins pour les citoyens, ...

De manière générale, les Pays-Bas restent des partenaires privilégiés pour le Kenya, constituant la troisième destination des exportations de ce pays d'Afrique de l'Est. Comme pour marquer la nouvelle orientation que prendraient les relations bilatérales, les deux pays ont signé, la semaine dernière, une déclaration d'intention de contrer l'extrémisme violent sur leurs deux territoires. Dans la même lancée en mars dernier, un partenariat entre entreprises kényanes et néerlandaises aboutissait à l'inauguration d'une usine pour produire 5.000 tonnes d'aliments à base de poisson par an, et destinés au marché est-africain, le premier projet d'une telle taille dont le but est de relever l'un des défis phares de la croissance du secteur de l'aquaculture dans le pays, à savoir l'approvisionnement face à une forte demande.

Ristel Tchounand

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