Afrique : l’Allemagne veut aussi sa part du gâteau

Le premier Forum d’affaires Allemagne-Afrique s’est tenue, ce jeudi 23 mars, à Berlin. L’événement vise à stimuler les investissements des entreprises allemandes en Afrique, où la première économie du continent européen reste encore peu présente en dépit du potentiel de croissance avéré. Les hommes d’affaires allemands entendent miser sur une approche singulière pour accompagner leur expansion africaine et surtout rattraper le temps perdu…

Le Forum économique Allemagne-Afrique est né ! La première édition de cet événement vient de se tenir en grande pompe à Berlin, le jeudi dernier, en présence de personnalités politiques de premier plan, dont l'ancien président béninois Yayi Boni comme invité d'honneur, ainsi que des ministres et hommes d'affaires allemands et africains.

L'événement qui vise à stimuler les échanges économiques et surtout commerciaux entre l'Allemagne et les pays africains, s'inscrit dans la droite ligne de la dynamique enclenchée depuis quelques mois, par la première économie du vieux continent, afin de rattraper son retard par rapport aux autres puissances occidentales mais aussi les pays émergents, sur le continent. Le potentiel de croissance des pays africains attise en effet de plus en plus la convoitise des entrepreneurs allemands qui semblent enfin avoir pris conscience de l'enjeu stratégique d'une plus grande présence sur le continent.

A vrai dire, l'Allemagne ne part pas de zéro puisqu'elles sont près d'un millier d'entreprises allemandes actives actuellement en Afrique. Cependant, jusque-là, le pays ne s'est particulièrement intéressé qu'à quelques grandes économies africaines notamment l'Afrique du sud, l'Algérie et le Nigéria et vers lesquels se concentraient 89% des investissements allemands en Afrique qui se chiffrent à quelques 10 milliards de dollars par an.

Plan Marshall allemand

La valeur des échanges entre l'Allemagne et les pays africains avoisine actuellement 60 à 70 milliards de dollars par an avec moins de 3% des exportations allemandes qui vont vers l'Afrique. A titre de comparaison, le volume des échanges entre la Chine et le continent noir sont actuellement estimées à plus de 400 milliards de dollars, ce qui donne une idée du retard que l'Allemagne devra combler. Ce qui n'altère point l'ambition des investisseurs allemands à vouloir faire face à la concurrence et de se positionner en acteur majeur du développement du continent.

« Le besoin de l'Allemagne de toucher de nouveaux marchés coïncide avec les indicateurs économiques de plus en plus sains de nombreux pays africains, notamment la croissance de la classe moyenne, la meilleure stabilité politique et l'envie de développer la fabrication au niveau national », a estimé par exemple le député allemand Charles Huber, qui est également membre du Comité de coopération économique et de développement de la République d'Allemagne, un des partenaires du Forum.

Pour ce faire, l'Allemagne entend s'appuyer sur une feuille de route, « un plan Marshall avec l'Afrique », afin d'accompagner cette dynamique d'expansion qui mise également sur certains atouts stratégiques de l'industrie allemande.

Ce plan, qui se veut plus un partenariat qu'une stratégie d'expansion, est structuré autour de partenariats d'accompagnement de l'Allemagne en faveur des pays africains dans divers domaines tels que l'éducation, la lutte contre la migration, l'énergie ou le développement industriel.

En février dernier, une rencontre entre hommes d'affaires allemands et africains s'est déjà tenue à Nairobi au Kenya et ces derniers mois, la chancelière allemande Angela Merkel s'est rendue dans plusieurs pays africains pour consolider la dynamique de coopération entre les deux parties.

L'Afrique, la nouvelle priorité allemande

Un nouveau  départ que l'Allemagne entend conforter les prochains mois dans le cadre de l'engagement pris par le pays, qui assure actuellement la présidence du G20, de faire de l'Afrique une de ses priorités. C'est d'ailleurs en ce sens que lors du dernier sommet des vingt premières économies mondiales que l'Allemagne avait accueilli les 17 et 18 mars à Baden-Baden, l'Afrique a été au centre des échanges. A l'instigation de l'Allemagne, un nouveau plan, le « Compact with Africa » a été adopté par l'organisation en vue de booster la valeur des investissements des pays membres du G20 à destination de l'Afrique. L'Allemagne a tenu à l'ériger comme l'une des priorités de sa présidence du G20 pour l'année 2017.

Autant de « preuves d'amour » pour le continent, même s'il va falloir plus d'actes concrets des hommes d'affaires pour vraiment se faire une place au soleil en Afrique au vu de l'avance prise par d'autres pays qui ont flairé le filon il y a plusieurs années déjà, et qui ne manquent pas d'arguments à faire valoir...

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Commentaire 1
à écrit le 25/03/2017 à 12:49
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Pendant ce temps où sont les dirigeants africains ?! Quelles sont leurs positions sur ces questions essentielles qui interpellent les leaders soucieux de l'avenir des générations futures ?

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