Maroc : les opérateurs africains des industries minières en conclave à Casablanca

A Casablanca les opérateurs du secteur minier ont révélé les failles et présenté les opportunités de l'industrie minière sur le Continent. Une rencontre B2B entre professionnels, investisseurs et porteurs de projets, mais aussi une occasion de rappeler les différentes dispositions réglementaires de ce secteur clé des économies africaines.
(Crédits : DR)

Réunis du 24 au 26 septembre à Casablanca à la 6e édition du salon international des mines et des carrières (SIMC), les professionnels des mines se sont penchés sur les défis majeurs à relever par les pays producteurs du Continent pour en faire un levier de croissance. Organisée par la revue Energie - mines & carrières, en partenariat notamment avec OCP Group et l'Office marocain des hydrocarbures et des mines (ONHYM), la rencontre a mobilisé des représentants des Etats africains dont le Sénégal, la Côte d'Ivoire via la Sodemi ou encore le Bénin. Ceux-ci ont présenté les opportunités d'investissement et les innovations dans les législations de leurs pays respectifs au cours de ces dernières années. Une soixantaine d'entreprises spécialisées dans l'ingénierie minière et la fabrication de produits destinés à cette industrie ont exposé leurs solutions, notamment dans le recyclage, la réduction de la facture d'eau, d'énergie et de l'impact environnemental des industries minières.

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Côté panels, les intervenants ont abordé des sujets liés aux nouvelles stratégies de développement du secteur des mines en Afrique, à la modernisation de la réglementation pour accompagner les évolutions du marché, au développement économique et social des zones d'activités minières. Ils ont également analysé le rôle et les statuts des coopératives minières, le traitement et l'exploitation des anciens résidus miniers ainsi que la gestion de la phase post-exploitation et la réhabilitation des sites.

« Si nous nous référons à la vision du régime minier pour l'Afrique adoptée par les chefs d'Etat en 2009 et ses dispositions relatives au respect des droits de l'homme et des enfants [...] les règles générales sur l'équité, l'égalité des genres dans les codes communautaires ont été insérées dans nos textes », a déclaré Rokhaya Samba, directrice de la prospection et de la promotion minière du Sénégal.

Le code minier marocain en question

Les mines, les carrières et les industries minières de manière générale étant réputées polluantes et nocives pour l'environnement, l'ancien ministre marocain des Mines et géologue, Moussa Saadi, a appelé à une gestion plus rigoureuse des industries minières en évoquant l'impact de l'exploitation minière dans certaines localités du Maroc.

« La gestion du secteur demeure coincée et ne répond nullement aux principes et standards internationaux de la gouvernance des industries extractives, aujourd'hui reconnues par plusieurs Etats dans le monde, par la Banque mondiale, et consacrés par plusieurs Codes miniers en Afrique, en Asie, et en Amérique latine », révèle un document du SIMC. Pour ce qui est de l'Afrique subsaharienne plusieurs pays ont tenté au cours de cette décennie d'adapter leurs codes miniers aux standards en vigueur pour mieux attirer les investisseurs.

Révision des codes miniers

Le Mali a depuis 2012 un nouveau code minier, actuellement en cours de révision. Au Sénégal, l'adoption définitive de la nouvelle législation a été effective en 2017, alors que la Guinée voisine s'est dotée d'un nouveau code minier en 2011 avant de l'amender en 2013. En 2015, le Parlement burkinabè a adopté un texte régissant le secteur, un an après l'Afrique du Sud qui a revisité sa législation minière en 2014. En mars 2018, le président Congolais Joseph Kabila promulguait un code minier au grand dam des grandes compagnies étrangères opérant dans le secteur, alors que la Tanzanie s'est dotée d'une nouvelle loi minière en 2017 et le Gabon en 2019.

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A quelques exceptions près, la vague des révisions qui touche plusieurs autres pays africains s'est accompagnée d'une hausse des taxes, d'un renforcement de la présence des Etats dans le secteur, d'une meilleure prise en charge des revendications des populations locales ainsi que du volet environnemental.

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