Zimbabwe : la modernisation du secteur minier nécessitera 11 milliards de dollars

L’intérêt accru des investisseurs pour le secteur minier zimbabwéen et ses réserves, notamment de platine et de chrome, reste loin de se traduire sur le terrain. Une situation qui s’explique par les coûts de modernisation du secteur, qui seraient de 11 milliards de dollars selon la Chambre zimbabwéenne des Mines, ce qui agit comme un épouvantail pour les investisseurs.
(Crédits : Reuters)

Le Zimbabwe devra mobiliser 11 milliards de dollars pour mettre en œuvre la modernisation de ses mines et revoir à la hausse sa production au cours des 5 prochaines années. Ce chiffre a été avancé par Batirai Manhando, président de la Chambre des Mines zimbabwéenne.

2,8 milliards de dollars générés par le secteur en 2017

L'intérêt des investisseurs internationaux pour le secteur minier zimbabwéen a augmenté depuis la chute de Robert Mugabe, victime d'une « transition assistée » menée par les militaires en novembre dernier. Il n'empêche que cet intérêt ne s'est toujours pas traduit sur le terrain, les projets restant entravés par le manque de financement.

D'ailleurs, la Chambre des mines a déclaré qu'à l'exception des sites d'extraction de platine, toutes les autres mines y compris celles d'or, de nickel, de cobalt et de charbon fonctionnaient en dessous de leur capacité installée. L'industrie minière génère plus de la moitié des recettes d'exportation du Zimbabwe, soit 2,8 milliards de dollars en 2017.

Pour les industriels, le secteur aurait le potentiel d'engranger plus d'investissement et de générer plus de revenus. « L'industrie minière locale fonctionne actuellement en dessous de sa capacité en raison des pénuries de capitaux. Au début de l'année, l'industrie avait besoin de 7 milliards de dollars pour le capital de démarrage et de subsistance. Le chiffre a récemment été revu à la hausse à 11 milliards de dollars », a précisé Manhando lors de la réunion annuelle de la Chambre des mines.

Une nouvelle vision minière attendue pour le mois de juin

Le Zimbabwe détient les deuxièmes plus grandes réserves de platine et de chrome après l'Afrique du Sud et a récemment attiré l'attention des investisseurs intéressés par le lithium, qui restent cependant freinés par le poids du financement. Les opérateurs miniers du Zimbabwe restent confrontés à des problèmes tels que les coûts élevés de l'électricité de la main d'œuvre et des redevances, sans oublier l'exploration qui est au point mort depuis les années 2000.

L'équipement de la plupart des mines serait âgé de plus de 50 ans, ce qui nuit gravement à l'efficacité et à la rentabilité du secteur. Le ministre des Mines, Winston Chitando a dans la foulée déclaré que son département planchait sur une nouvelle « vision minière » qui devra être annoncée à la fin du mois de juin et prévoit que la production d'or pourrait atteindre 85 tonnes en 5 ans. En attendant, la production aurifère la plus importante en termes de bénéfices, devrait passer de 23 à 30 tonnes entre 2017 et 2018.

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