Tanzanie : les miniers réclament la levée du blocus sur leurs exportations

En Tanzanie, les miniers ne décolèrent pas après l’interdiction début mars des exportations de minerais bruts. Suite à l’inconfort suscité par cette décision, les professionnels réclament la levée de ce blocus qui, selon eux, ne bénéficie pas non plus à l’Etat.
Ristel Tchounand

Remontés, c'est le moins que l'on puisse dire ! Les miniers tanzaniens appellent le gouvernement à lever le blocus sur les exportations de minerais bruts. Ils le font savoir dans un communiqué de de la Chambre des Minéraux et de l'Énergie de la Tanzanie (CMET). Et pour cause, cette décision entraînerait actuellement de grosses difficultés pour les entreprises opérantes dans le pays. Et les choses seraient telles que certaines d'entre elle seraient à deux doigts de mettre la clé sous le paillasson. Depuis, estime la CMET, les professionnels ne seront pas les seuls à subir les conséquences négatives de cette mesure.

« Ce développement négatif aura également une incidence défavorable sur les objectifs de recouvrement des recettes du gouvernement », a déclaré la présidente de CMET, Ami Mpungwe, soulignant que cette mesure réduirait considérablement les taxes et redevances perçues par le gouvernement dans le secteur minier.

Début mars en effet, le gouvernement tanzanien a interdit l'exportation de concentrés, de minéraux métalliques non transformés et de minerais tels que l'or, le cuivre, le nickel et l'argent. L'objectif de Dodoma est d'encourager les activités à valeur ajoutée dans le secteur minier tanzanien, estimant que cela offrira des possibilités d'emplois, de revenus et de transfert de technologie, ce qui aura une incidence positive que le poids de ce pays d'Afrique de l'Est dans l'industrie minière régionale et même mondiale.

Répercussions à court-terme

Très vite l'effet de cette mesure s'est fait ressentir avec notamment le gel de la fusion entre le géant britannique Acacia Mining -un des acteurs majeurs du marché tanzanien des minerais- et la canadien Endeavour Mining. Et Acacia Mining fait justement parti de ces entreprises des plus affectées par la décision de Dodoma, d'autant plus que 30% de ses revenus proviennent de son exploitation minière du cuivre et du minerai d'or en Tanzanie.

Depuis fin 2016, Dodoma annonçait déjà les couleurs d'une nouvelle ère pour la Tanzanie qui placerait le développement industriel et économique du pays au cœur de ses priorités. Tout a commencé avec le ménage au sein de la fonction publique, la restructuration de l'industrie médiatique, la multiplication de projets visant à assurer la diversification économique, la restructuration de l'aérien ou encore le récent contrat avec la Chine pour la construction de 200 usines à travers le pays d'ici 2020. Avec l'interdiction des exportations de minerais bruts, le président John Mahufuli espère faire en sorte que l'économie nationale profite au maximum des richesses minières du pays, dont l'exploitation génère 3 à 4% du PIB.

Pour l'heure, le gouvernement n'a pas encore réagi aux appels du pied des professionnels.

Ristel Tchounand

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