Nigeria : une levée de fonds d'un milliard de dollars sur les marchés internationaux

Abuja vient d'effectuer une levée de fonds d’un milliard de dollars sur les marchés internationaux. Une rentrée de liquidité qui devrait permettre au Nigeria de faire face à un déficit galopant. Et ce au moment même où le pays vient de perdre sa place de premier fournisseur de pétrole à l’Espagne. Le Nigeria doit également faire face à une baisse de valeur de sa monnaie et aux inquiétudes de ses partenaires financiers traditionnels.
Amine Ater
Acculé par le déficit, le Nigeria n'a plus d'autres choix que l'endettement pour faire face à la situation et mener à bien son ambitieux plan de relance

Plombé par ces difficultés économiques conjuguées aux effets de la récession, le Nigeria avait placé ses espoirs dans les bailleurs de fonds et marchés financiers internationaux pour l'aider à remettre son économie dans les rails. Une orientation qui vise à financer le plan de relance économique d'Abuja. Cette quête de fonds à l'international a permis au Nigeria de placer une obligation d'un milliard dollars dans les grandes places financières.

En effet, le géant Ouest africain est parvenu à émettre des obligations pour un montant équivalent à 1 milliard de dollars, échelonnées sur une durée de 15 ans au taux de 7,8%. Cet emprunt dont l'échéance est fixée à 2032 a rapidement vu ses ordres d'achats atteindre 4,5 milliards de dollars. Des fonds qui devront être alloués à la réduction du déficit du pays aggravé par la baisse des ventes du pétrole nigérian. Représentant deux tiers des recettes budgétaires d'Abuja, l'exportation du pétrole a été marqué par une contraction des prix et des quantités vendues.

Un marché en quête de confiance

Une baisse de régime confirmée au niveau d'un des marchés cibles du Nigeria, l'Espagne. Le pétrole nigérian était la première source d'approvisionnement des opérateurs espagnols. Une première place qui a été perdu par le Nigeria en faveur du pétrole mexicain. Lors de l'exercice 2016, le brut du golfe du Mexique avec 9,2 millions de tonnes a remplacé les exportations nigérianes équivalent à 8,1 millions de tonnes de pétrole, ce qui représente une baisse de 25%.

Suite à un exercice 2016 éprouvant, les autorités nigérianes ont évaluées les besoins en financement externes du pays entre 4,5 et 5 milliards de dollars. Des fonds qu'Abuja compte décrocher auprès des institutions d'aides au développement, des établissements de crédit à l'exportation et au marché eurobond. Un marché où le Nigeria en est à sa troisième émission d'obligation, après celles de 2011 et 2013. Le pays a rappelons-le, reçu fin 2016 l'engagement de la BAD pour un soutien de 4,1 milliards de dollars pour 2017.

La banque centrale nigériane a par ailleurs, fait la tournée des investisseurs internationaux. Un road show qui a ciblé les partenaires traditionnels du Nigeria, à Londres, Los Angeles, Boston et New York. Une tournée qui ne visait pas seulement à appuyer la levée de fonds d'Abuja, mais aussi à rassurer ces partenaires financiers par rapport à la monnaie et à une reprise du pétrole. Pour les investisseurs anglo-saxons, le naira reste encore « surévalué », bien que le taux de change de la monnaie a été libéralisé en juin 2015. Entraînant une baisse de sa valeur et un renchérissement des importations.

Amine Ater

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