Pétrole : l’OPEP réaffirme la volonté de réduire la production

A trois semaines de la réunion tant attendue du 30 novembre prochain et alors que le scepticisme persiste quant à la concrétisation de l’Accord d’Alger, l’Opep rassure. Son secrétaire général, le Nigérian Mohammed Sanusi Barkindo, s’est adressé à la presse, réitérant l’engagement du cartel à réduire sa production. Une sortie médiatique qui n’a pas laissé le marché indifférent.
Ristel Tchounand
Le secrétaire général de l'Opep, Mohammed Sanusi Barkindo.

« En tant que pays membres de l'OPEP, nous restons engagés vis-à-vis de l'accord d'Alger que nous ... avons signé tous ensemble. Nous demeurons engagés dans sa mise en œuvre ». C'est en ces termes que le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), le Nigérian Mohammepd Sanusi Barkindo, s'est exprimé en conférence de presse lundi matin à Abu Dhabi où il a rencontré l'émir du Koweït. Pendant son discours aux journalistes, le patron des pétroliers du monde a également dit sa détermination à travailler de concert avec tous les pays membres afin de « défendre les intérêts de l'OPEP et développer une relation structurée et durable avec les pays non membres ».

Effet sur le cours du baril

En quête d'un consensus avec la Russie depuis le mois dernier, l'Opep semble avancer à pas de fourmi. Le plus grand producteur mondial qui a réalisé, à 11,2 millions de barils par jour en octobre, sa plus grosse production de pétrole depuis la chute l'ex-URSS, se dit ouvert, non pas à la baisse, mais au gèle de celle-ci. Et ce, à condition que le cartel peaufine et mette à exécution l'Accord d'Alger.

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A la seconde près de la conférence de presse du patron de l'Opep, Mohammed Sanusi Barkindo, le cours du baril de pétrole est reparti à la hausse de plus de 1%, selon Reuters. Un effet positif pour les pétroliers, mais qui reste peu significatif dans la mesure où l'annonce de l'Accord d'Alger, le 28 septembre, avait eu la même conséquence, mais seulement sur le court terme.

Les quotas par pays arrêtés le 30 novembre ?

Alors qu'à trois semaines de la réunion du 30 novembre à Vienne qui devrait concrétiser l'Accord d'Alger les analystes restent sceptiques quant à l'objectif de réduction, les pays de l'Opep se veulent rassurants. « Les quotas de production seront arrêtés lors de la prochaine réunion. [...] Chaque pays réduira sa production en fonction de son volume de production actuel », a affirmé le ministre algérien de l'Energie, Noureddine Bouterfa, en conférence de presse hier, dimanche. Pour rappel, l'Organisation avait mit en place un Comité de haut niveau de l'Accord d'Alger qui a déjà validé, selon des sources de Reuters, un document fixant les grandes lignes de la stratégie à long terme de l'Opep.

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Une discussion qui s'annonce serrée, puisque septembre et octobre ont été des mois de hausse successive de la production de pétrole dans les pays membres du cartel, exception faite de l'Arabie Saoudite. Le fait est tel que le Nigéria, détrôné par l'Angola depuis mars 2016 à la tête des pays producteurs d'or noir en Afrique, a retrouvé sa place grâce aux 1,68 million de barils de pétrole produits par jour le mois dernier. Et au moment où plusieurs pays passent le temps à penser des projets d'extension de leur secteur pétrolier, l'objectif de réduction de l'Opep laisse encore de nombreux analystes dubitatifs.

Ristel Tchounand

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