Afrique du Sud : Pretoria maintient la pression sur les banques dans l’affaire du rand

Le bras de fer entre la Commission de la concurrence sud-africaine et les banques accusées d’avoir détourné les cours du rand continue. Là où certains jouent la carte de la coopération, d’autres préfèrent le face-à-face juridique. La Commission semble, de son côté, décidée à maintenir les plaintes émises contre l’ensemble des établissements incriminés.
Amine Ater

L'affaire de malversations sur les cours du rand continue de mobiliser la Commission de la concurrence sud-africaine. La structure maintient ainsi la pression sur les établissements bancaires qu'elle soupçonne d'avoir participé à la fraude massive qui a touché les cours du rand au niveau international.

Pas de grâce pour Standard Bank

La pression exercée par l'organe anti-trust a rappelons-le poussé la Standard Bank à jouer la carte de la coopération dans l'espoir d'éviter des complications judiciaires.  La banque s'est par ailleurs montrée confiante sur une possible révocation de plainte pour collusion et manipulation des échanges de devises. Une hypothèse récusée par Thembinkosi Bonakele, pour qui le management de Standard Bank aurait « mal compris les résultats d'une audience privée qui s'est tenue le 23 juin dernier ».

En tous, ce sont 14 établissements bancaires qui se trouvent dans le collimateur de la Commission, notamment HSBC Holdings, BNP Paribas, Crédit Suisse et JPMorgan Chase & Co qui ont été cité par Pretoria en février dernier. Barlcays Africa a de son côté été exonérée pour avoir donner l'alerte sur les actions délictueuses des traders, alors que Citigroup a accepté de s'acquitter d'une amende de 5,4 millions de dollars.

Bataille judiciaire en perspective

Bien que certaines des banques incriminées aient déclaré que la plainte de la Commission était « vague et embarrassante », avant d'exiger sa modification voire son abandon, l'instance n'exclut pas de lancer de nouvelles plaintes contre d'autres banques. D'un autre côté, les établissements incriminés tentent de jouer la carte de l'extraterritorialité en arguant que « rien ne prouvait que les banques aient eu des pratiques interdites en Afrique du Sud ou que ces actes aient eu un effet dans le pays ».

Une ligne de défense qui essaye de prouver l'incompétence de l'organe anti-trust. Il n'empêche que la Commission maintient sa recommandation à la justice sud-africaine de condamner les banques impliquées dans le trucage du cours du rand à une amende équivalente à 10% du revenu de leurs unités de change. Cette malversation à large échelle de la devise sud-africaine était pratiquée grâce aux plateformes de négociations communes utilisées par les traders (Bloomberg et Reuters).

Amine Ater

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