Bourse : performances remarquées de la BRVM

L’activité boursière en Afrique de l’Ouest a connu un regain de forme en 2015, notamment la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) qui a enregistré 47% de croissance en termes de volumes de transactions. Englobant 8 pays, la BRVM devrait atteindre une capitalisation de 8.000 milliards de Fcfa en 2016, selon le cabinet Finafrique. En Afrique de l'Est, la NSE fait figure de bon élève grâce à la hausse du taux de bancarisation au Kenya boosté par l'explosion du mobile banking.
Amine Ater
Avec une hausse des capitalisations et la multiplication des solutions la BRVM commence à gagner ses galons de grande place continentale.

Le marché boursier en Afrique de l'Ouest a été marqué ces 4 dernières années, par une certaine accélération qui peut être qualifiée de régulière. En témoigne, la hausse de la capitalisation du compartiment actions enregistrée par la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), qui est passé de 5.000 milliards de Fcfa en 2011 à 7.500 en 2015. Forte d'une progression de son indice composite de 17,7% et de la hausse de la capitalisation de son marché des actions de 18,67%, la BRVM se positionne comme l'une des places les plus performante du continent.

La place régionale a vu par ailleurs, son volume de transactions croître de 47% en 2015, pour s'établir à 336 milliards de Fcfa. Une performance qui s'explique par la croissance de la sous-région, notamment en Côte d'Ivoire. L'exercice 2015 a également vu les porteurs d'actions recevoir 87 milliards de Fcfa de dividendes et 96 milliards de Fcfa pour les intérêts sur les obligations. La BRVM englobe rappelons-le, 8 pays d'Afrique de l'Ouest : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal ou encore le Togo.

La bonne santé du BRVM a encouragé plusieurs entreprises à rejoindre la place courant 2016, la Société Ivoirienne de Banque ou encore Bank of Africa Mali. Un attrait qui a encouragé la place régionale à mettre en place un compartiment pour les petites et moyennes entreprises, dont le lancement reste conditionné par une autorisation du Conseil Régional de l'Epargne Public et des Marchés Financiers (CREPMF).

Selon un Responsable de la BRVM « La capitalisation devrait atteindre 8 000 milliards de Fcfa en 2016, tandis que les transactions devraient passer de 336 milliards de Fcfa à plus de 400 milliards de F cfa ».

Il est également prévu le lancement des obligations pour la diaspora en vue de financer des travaux d'investissements en infrastructures.

L'exception kényane

Pour le cabinet Finafrique, les places boursières africaines, notamment le BRVM et la NSE se doivent de pallier au manque de disponibilité de l'information financière. Une carence qui constitue un frein à l'investissement local et étranger. L'objectif pour ces place boursières reste d'atteindre une inclusion financière totale. Cette dernière est, selon la FMI, en dessous de la barre des 20% en Afrique Subsaharienne francophone. Un taux estimé à 10% selon Finafrique, là où l'Afrique anglophone, notamment le Kenya connait une tendance inverse. En effet, Nairobi revendique une bancarisation située entre 45 et 50%. Une performance qui s'explique par la pénétration rapide du Mobile Banking (60%). C'est dans ce sens que la bourse de valeurs du Kenya, la Nairobi Securities Exchange s'appuie aujourd'hui sur les outils qui ont fait le succès de l'inclusion financière pour drainer l'épargne sur son marché financier. Un exemple récent de l'inclusion financière numérique est le lancement de l'obligation M-Akiba à travers la plate-forme mobile avec un seuil d'investissement de 3.000 Kshs (18.000 Fcfa) contre un seuil habituel d'environ 50 000 Kshs. Ce qui permet de drainer massivement l'épargne des particuliers.

 La Nairobi Securities Exchange (NSE) a pour sa part, entrepris plusieurs mesures de manière à attirer davantage l'épargne domestique et étrangère. Une orientation qui vise à améliorer la liquidité du marché des capitaux kenyans. Cette stratégie repose sur une ouverture aux PME, en leur proposant des moyens de financements. S'y ajoute, la mise en avant de plateformes mobile et internet, une solution qui se justifie par le taux d'utilisateur de téléphonie mobile au Kenya qui atteint 93%. Le recours aux solutions mobiles permettra également à la NSE de capter massivement l'épargne des particuliers. La Place kényane a également lancé un compartiment dédié aux investissements immobiliers, qui permettent de financer les projets de construction, tout en offrant la possibilité aux investisseurs d'accéder aux propriétés par différentes voies. La NSE s'apprête à accueillir le marché des dérivés fin 2016/courant 2017, notamment les indices actions.

Amine Ater

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.