Banques : en Afrique, Moody’s relève un risque environnemental sur 218 milliards de dollars de prêts

Les banques africaines ont octroyé environ 29% de leurs crédits à des secteurs exposés à de considérables risques écologiques. Ces établissements seraient particulièrement sous pression dans quatre marchés au Sud du Sahara : Nigeria, Afrique du Sud, RD Congo et Angola.
(Crédits : DR)

Si rien n'est fait, les banques à travers le continent pourraient voir leur niveau de risque atteindre des proportions importantes et leurs revenus dégringoler (davantage). C'est en substance ce qui ressort de la dernière étude de Moody's Investors Service autour du secteur bancaire africain publiée mardi 23 mars. Les 49 banques évaluées dans 14 pays ont octroyé près de 218 milliards de dollars de crédit aux secteurs exposés à des facteurs écologiques. Cela représente environ 29% de l'ensemble de leurs crédits.

« Nous prévoyons que les facteurs environnementaux entraîneront une détérioration de la qualité du crédit et de la rentabilité des banques à long terme si elles ne prennent pas de mesures pour gérer prudemment les risques liés au climat et à l'environnement », ont indiqué les analystes de Moody's.

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Pétrole, gaz, transports, mines, ...

En tête des secteurs exposés à des facteurs écologiques: celui des hydrocarbures (pétrole et gaz), celui des transports, ainsi que celui de l'exploitation minière. Les prêts débloqués par les banques pour les entreprises opérant dans ces domaines affichent un risque jugé très élevé. Viennent ensuite les secteurs de l'industrie, l'agriculture, le commerce, mais aussi les prêts aux gouvernements et au secteur public. D'ailleurs, Moody's estime que les obligations souveraines, parce que confrontées à des risques importants liés à la hausse des températures, à la pénurie d'eau et à la transition carbone, exacerbent l'exposition au risque environnemental des banques africaines.

Quatre marchés particulièrement sous pression

Par ailleurs, les banques dans quatre marchés d'Afrique subsaharienne sont particulièrement vulnérables face à ces risques. Il s'agit du Nigeria, de l'Afrique du Sud, la République démocratique du Congo (RDC) et l'Angola, justement pour leur forte implication dans les secteurs à haut risque.

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Depuis le début de la crise, les banques ont été fortement sollicitées à tous les niveaux. Dans un contexte de relance économique qui se mêle aux défis environnementaux, la tension peut être forte sur le secteur. « Les banques sont le réceptacle de toutes les difficultés issues de l'économie », déclarait dans un entretien avec La Tribune Afrique Daouda Coulibaly, président de l'Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d'Ivoire (APBEF-CI).

Dans une tribune publiée sur LTA au cœur de la crise, l'éminent financier Charles Kié, évoquait notamment l'impératif pour les banques de se réinventer pour continuer de soutenir l'économie et être rentable, face aux défis divers.

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