Kenya : le dilemme du plafond des taux de crédit bancaires

Le gouvernement kényan doit faire face à un dilemme d’un nouveau genre concernant le plafond sur les taux débiteurs des banques commerciales. Nairobi doit faire face d’un côté aux banques et au FMI qui souhaitent son abrogation et de l’autre aux parlementaires qui sont pour son maintien.
(Crédits : DR.)

Le Trésor du Kenya vient de publier un projet de loi sur la conduite du secteur financier, pour recueillir les commentaires des citoyens. Une manœuvre critiquée vu que le projet de loi ne mentionne pas le plafond sur les taux débiteurs des banques commerciales.

Le FMI se range du côté des banques

Le gouvernement a pour rappel plafonné les taux des prêts commerciaux en septembre 2016 à 4% de plus que le taux de référence de la Banque centrale kényane, qui est maintenant de 9,5%, dans le but de limiter le coût d'emprunt pour les entreprises et les particuliers.

Ce plafond est depuis sous le feu des critiques, à cause d'un ralentissement de la croissance de prêt au secteur privé dont il serait à l'origine. Les banques commerciales du Kenya font de leur côté fait pression pour que ce plafond soit abrogé. Le Fonds monétaire internationale s'est également mêlé de la question, en déclarant que le plafond doit être abrogé pour que le Kenya ait accès au soutien du Fonds.

Reste à convaincre le parlement

Face à la pression conjuguée des banques et du FMI, Henry Rotich, le ministre des Finances a déclaré que le plafond sera abrogé dans le projet de loi sur la conduite des marchés financiers, qui sera présenté au parlement le mois prochain, sans donner plus de détails. Selon Reuters, le gouvernement aurait réalisé que l'abrogation du plafond pourrait s'avérer difficile en raison de l'opposition des parlementaires à l'abrogation de cette mesure, qu'ils avaient proposé en premier lieu.

L'économie kényane commence à peine à se remettre petit à petit des mois d'instabilité politique émaillés de violences qui ont marqué la fin 2017. Le gouvernement doit par ailleurs concilier entre les desiderata du FMI et les tendances protectionnistes d'une partie non négligeable du parlement.

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