Kenya : les services de Mobile Money interopérables à partir de demain

Les utilisateurs de téléphones mobiles pourront transférer et recevoir de l'argent sur les réseaux Safaricom et Airtel à compter de ce mardi 10 avril, après une interopérabilité pilote réussie sur une période de deux mois. L’initiative répond aux recommandations du rapport 2018 de l’organisation des opérateurs mobiles, la GSMA. Cette dernière a dans sa dernière publication étalé les énormes possibilités offertes par le Money Mobile, notamment dans les pays en développement.
Les nouvelles diapositives visent à créer une concurrence loyale et à favoriser une interaction transparente entre les six plateformes de transfert d'argent mobile: M-Pesa, Airtel Money, Orange Money, Equitel, Mobikash et Tangaza.
Les nouvelles diapositives visent à créer une concurrence loyale et à favoriser une interaction transparente entre les six plateformes de transfert d'argent mobile: M-Pesa, Airtel Money, Orange Money, Equitel, Mobikash et Tangaza. (Crédits : DR)

A partir de demain, mardi 10 avril, le nouveau système d'interopérabilité devrait permettre à un client M-Pesa d'envoyer de l'argent, qui sera versé en temps réel sur le compte Airtel Money du destinataire. Les opérateurs de télécommunication ont négocié cette interopérabilité, sur une période d'environ une année. Très attendue par les acteurs du secteur, l'interopérabilité est considérée comme une mesure inévitable dans le dynamisme du secteur mobile au Kenya, et un stimulateur de l'inclusion financière chez les abonnés. Les nouvelles diapositions visent à créer une concurrence loyale et à favoriser une interaction transparente entre les six plateformes de transfert d'argent mobile : M-Pesa, Airtel Money, Orange Money, Equitel, Mobikash et Tangaza. Elles suivent ainsi les directives du rapport de 2018, du Manuel politique des communications mobiles de la GSMA. Cette dernière est une association professionnelle représentant les intérêts des opérateurs mobiles dans le monde entier et regroupant près de 800 opérateurs avec plus de 300 entreprises dans l'écosystème mobile.

«La réussite de l'argent mobile dépend de l'instauration de conditions de concurrence équitables en adoptant un cadre politique et réglementaire favorable qui autorise l'entrée sur le marché de fournisseurs d'argent mobile non bancaires ; Les organismes de réglementation devraient mettre en œuvre des réformes qui permettent aux opérateurs de lancer des services d'argent mobile et de les transposer à plus grande échelle ; Ils devraient aussi permettre aux acteurs du marché de décider du moment, du modèle technique et du modèle commercial pour toutes les formes d'interopérabilité ; Et de donner libre cours à des solutions émanant du marché, qui arrivent à point nommé pour les consommateurs et les fournisseurs», stipule de la Rapport de la GSMA.

L'interopérabilité au Kenya satisfait ainsi quelques-unes de ces exigences. Toutefois, l'Autorité des communications du Kenya (CAK) n'a pas encore fourni des détails sur le prix à payer pour envoyer de l'argent d'un réseau à l'autre, mais on s'attend à ce que les deux compagnies de téléphone aient convenu de ne pas se facturer de frais, pour faciliter le recours à ce système financier novateur promis à un bel avenir.

L'argent mobile a modifié le paysage des services financiers en Afrique

Le rapport de GSMA intitulé « Manuel politique des communications mobiles » a établi que l'argent mobile a fait plus pour élargir la portée des services financiers au cours des dix dernières années que le secteur bancaire traditionnel au cours du siècle qui vient de s'écouler. Cela s'explique par le fait que l'argent mobile tire parti de l'omniprésence des téléphones mobiles, ainsi que de la couverture étendue des réseaux des opérateurs mobiles et de ceux de la distribution grand public, pour offrir aux clients un moyen plus sécurisé et plus pratique de gérer leurs fonds ; Cela, tant en termes d'accès, que pour les encaissements, les décaissements et leur conservation. L'argent mobile a donc transformé le paysage des services financiers dans beaucoup de pays en développement, autant en s'inscrivant en complément aux services bancaires traditionnels qu'en venant les perturber. « L'un des principaux éléments à cette réussite tient à la capacité des opérateurs d'utiliser leurs vastes réseaux de distribution pour mettre à disposition des clients des agents d'argent mobile faciles d'accès qui exécutent leurs encaissements et décaissements », a indiqué le rapport. Grâce à cela, les comptes de clients enregistrés ont augmenté pour atteindre 556 millions dans le monde en décembre 2016. Les services de l'argent mobile sont dorénavant disponibles dans 85 % des pays où l'immense majorité de la population n'a pas accès à une institution financière formelle, alors que dans 19 marchés il existe davantage de comptes d'argent mobile que de comptes bancaires. Mieux encore : le secteur de l'argent mobile a prouvé être aussi viable que durable.

En 2016, on comptait 277 services dans 92 pays, contribuant à transformer la vie financière de plus de 174 millions d'utilisateurs actifs. Et ces chiffres sont appelés à croitre, sachant que pour 5 milliards de personnes, le téléphone mobile est aujourd'hui un compagnon indispensable au quotidien. D'ici 2020, les trois quarts des abonnés mobiles auront des connexions de bande large et ainsi accès aux applications mobiles et à l'Internet, estime le rapport de la GSMA 2018.

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