Banque de détail : McKinsey dévoile les 5 stratégies gagnantes des géants africains

Le cabinet international McKinsey Global Banking vient de publier une étude sur la Banque de détail en Afrique dans laquelle ce dernier révèle le top 5 des stratégies gagnantes des majors du secteur. Adoptées efficacement par l’ensemble du secteur, ces stratégies propulseraient la croissance du marché à 12% par an au cours des cinq prochaines années, contre 8,5% initialement attendus. Détails.
Ristel Tchounand
(Crédits : DR)

« On ne gagne pas hasard », une expression qui revient souvent dans les commentaires des compétitions sportives qui résume bien l'étude du cabinet international McKinsey sur la banque de détail en Afrique. Publiée ce vendredi et intitulée : « Rugir à la vie : croissance et innovation dans la banque de détail en Afrique », l'étude a été réalisée sur la base des performances financières de 35 des principales banques africaines, d'une enquête auprès des dirigeants de 20 banques et institutions financières à travers le Continent et d'une autre auprès de 2 500 clients de banques dans 6 pays africains à savoir l'Afrique du Sud, l'Égypte, le Nigeria, le Maroc, l'Angola et le Kenya. Le document de 58 pages révèle les cinq principales stratégies qui permettent aux grands groupes bancaires de dominer le marché mondial.

Couverture géographique, offres attrayantes, services simplifiés

Tout d'abord, ces groupes mettent un point d'honneur à leur expansion géographique à travers le continent. Selon le rapport, les efforts accomplis dans ce sens sont à l'origine d'environ 65% de la rentabilité des banques africaines et de 94% de leurs revenus. La deuxième stratégie parmi les plus prisées par les géants africains : ils investissent sur les segments appropriés et proposent des offres attrayantes. Les segments intermédiaires -dont le revenu annuel oscille entre 6000 et 36 000 dollars- sont les plus privilégiés, pour leur incidence importante sur la croissance des revenus.

En outre, les groupes bancaires qui gagnent sur le Continent proposent des services bancaires simplifiés. Cela permis aux banques régionales de diminuer leur ratio coût/revenu passé de 56% en 2011 à 52% en 2016, soit en dessous de la moyenne mondiale (59%) et « nettement mieux que la moyenne pour les banques en Amérique du Nord et en Europe », précisent les auteurs de l'étude.

Numérique et innovation dans la gestion des risques

Par ailleurs, les banques régionales ont compris l'importance du numérique dans un continent où 40% de la population bancarisée préfère l'usage des canaux numériques pour leurs transactions. Elles investissent dans la transformation numérique de bout en bout, nouent des partenariats avec des compagnies de télécommunication, se lancement dans la création de banque numériques et d'écosystèmes.

Enfin, les géants de la banque de détail africaine innovent en matière de risques. Les auteurs de l'étude constatent que bien que le Continent affiche toujours le deuxième coût du risque le plus élevé au monde -dû notamment à la faible disponibilité des données-, les banques trouvent le moyen d'innover dans leur gestion des risques. Cela passe, entre autres, par des partenariats avec des sociétés spécialisées dans les données et l'analyse financière ou encore le recours au crédit salarial.

De quoi porter à 12% par an la croissance du marché...

Selon le rapport de McKinsey, tous les groupes qui dominent le marché régional de la banque de détail appliquent une ou plusieurs des stratégies ci-dessus citées. D'après la même source, ces banques sont quatre fois plus rentables et se développent deux fois plus vite que les autres, faisant de l'Afrique l'un des marchés bancaires les plus dynamiques au monde, soit au deuxième rang en termes de croissance et de rentabilité.

En revanche, des défis sont à relever, notamment l'amélioration du ratio coût/actif qui s'est détérioré ces dernières années. A 3,6% en effet, l'Afrique présente le ratio coût/actif le plus élevé au monde, la moyenne mondiale étant de 2,3%. Toutefois, estime McKinsey, un travail de fonds sur trois leviers clés améliorerait les performances des établissements du Continent à savoir la numérisation de bout en bout, l'amélioration de la productivité des ventes reposant sur des analyses avancées et l'optimisation du back-office et du middle office.

« Si davantage de banques africaines arrivaient à se concentrer efficacement sur ces stratégies ''gagnantes'', nous nous attendrions à ce que la croissance des services bancaires de détail atteigne 12% par an [sur les cinq prochaines années], contre une projection de base de 8,5%. Nous attendons avec impatience cet avenir d'innovation et de croissance plus grandes et plus répandues des marchés bancaires africains. Les technologies qui y sont favorables n'ont jamais été autant disponibles que de nos jours, et les besoins du marché restent aussi grand que jamais », estime les auteurs du rapport.

Ristel Tchounand

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