Afrique du Sud : l’assureur Sanlam met en stand-by le développement de ses activités locales

Le plus important assureur d’Afrique du Sud vient d’annoncer le gel de ses opérations dans le pays tant que l’instabilité politique persiste. Tout en multipliant ses opérations à l'internationale, Sanlam compte maintenir un profil bas dans son marché traditionnel jusqu’en 2018, le temps qu’un nouveau leader soit choisi à la tête de l’ANC.
Amine Ater

L'incertitude politique qui règne en Afrique du Sud depuis le début de l'année 2017 vient de pousser le plus important assureur du pays, Sanlam, a annoncé le gel du développement de ses activités domestiques pour le reste de l'année en cours et en 2018. L'assureur a justifié cette décision par la perte de confiance dans le marché, après la crise politique qui mine la fin de mandat de Jacob Zuma.

Profil bas jusqu'à la fin 2018

Pour Sanlam, l'instabilité politique que connaît actuellement l'Afrique du Sud ne risquerait pas de voir le bout du tunnel tant que l'ANC n'aura pas choisi un nouveau leader en décembre 2018. «Jusqu'à ce que la certitude de la politique revienne, notre objectif sera de maintenir la confiance des petites entreprises et des investisseurs. Il faut reconnaître que l'Afrique du Sud risque de faire face à de nouveaux abaissements des notes de sa dette souveraine», a expliqué Sanlam dans un communiqué rendu public ce 7 septembre.

Cette posture défensive du groupe s'explique également par la contraction de 4% de son volume d'affaires au premier semestre, s'établissant à 110 milliards de rands (8,5 milliards de dollars). L'entreprise a également fait état d'un ralentissement de ses entrées nettes de fonds de près de 13%. Toutefois, le bénéfice de Sanlam a grimpé de 14% lors de la même période, en s'établissant à 4,78 milliards de rands, soit 373 millions de dollars.

Expansion à l'internationale

Face à ce que l'assureur désigne comme des perspectives «silencieuses» du marché sud-africain pour le reste de 2017 et l'année 2018, l'opérateur a opté pour l'expansion régionale : durant l'année en cours, Sanlam a effectué une opération d'acquisition de parts dans les tours de table du sud-africain BrightRock Holdings, de PineBridge Investments au Kenya, de Tavistock Financial en Grande-Bretagne, de Zimnat au Zimbabwe ou encore de Saham au Maroc. Le groupe a par ailleurs cédé ses parts dans le tour de table de l'assureur ghanéen Enterprise Group.

Cette multiplication des opérations dans les marchés développés et émergents a permis à Sanlam de réduire sa dépendance de son marché domestique qui connaît un ralentissement du rythme de sa croissance économique depuis 8 ans et qui vient tout juste de s'extraire de la récession. Dans le même communiqué, le management de Sanlam explique que «les perspectives de croissance en dehors de l'Afrique du Sud restent plus positives avec l'amélioration des conditions économiques susceptibles de persister à moyen terme» dans la plupart des régions où le groupe opère aujourd'hui.

Amine Ater

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