Capitaux illicites  : la BAD s'engage aux côtés des banques centrales africaines

La Banque africaine de développement vient de s'engager à collaborer avec les banques centrales en Afrique pour la lutte contre les flux de capitaux illicites. L'institution financière multilatérale africaine a promis d'apporter son soutien pour une gestion efficace des devises étrangères transférées.

Selon le Global Financial Integrity (GFI), les fuites de capitaux illicites en Afrique noire son estimées fin 2014 à entre 7,5 et 11,6 % du commerce global. Face cette montée inquiétante du phénomène, la Banque africaine de développement (BAD) ne veut pas rester indifférente à la lutte des Banques centrales africaines. L'institution vient de promettre sa collaboration dans cette lutte en vue de soutenir la ''gestion efficace des devises étrangères rapatriées par les expatriés africains et les travailleurs migrants''.

L'objectif de la BAD est de contribuer de manière efficiente à atténuer les transferts de fonds illégaux et améliorer le suivi des marchés financiers des Etats en renforçant la collecte des recettes fiscales et l'échange d'informations.

« Il existe clairement de grands défis qui contribuent aux flux financiers illicites [...] Pour stimuler les ressources financières nationales, nous avons besoin de grandes réformes fiscales et sur les marchés mondiaux des capitaux », a déclaré Charles Boamah, le vice-président de la BAD.

D'après un rapport paru en 2013 du Groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites en provenance d'Afrique, le montant moyen perdu en Afrique annuellement se chiffre entre 50 et 148 milliards de dollars ; une somme supérieure à l'aide publique au développement reçue par l'Afrique en 2015 qui s'élève à 45,9 milliards de dollars. De quoi inquiéter les Banques centrales sur le continent. D'après le think tank dirigé par l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki, le Groupe des personnalités de haut niveau (GPHN), le vol, la corruption, le trafic de drogue et l'évasion fiscale sont les principaux vecteurs de ces flux financiers illicites en Afrique.

Une épine dans le flanc de l'Afrique

Dans son rapport sur le phénomène publié en février 2015, le GPHN a démontré que les sorties illégales de fonds compromettent le développement des pays, sapent les avancées économiques, épuisent les réserves de changes sur le continent,  amenuisent les recettes fiscales, etc.

Les sorties de fonds illicites creusent plus ainsi le gap de la pauvreté. Le document du GPHN a illustré ses analyses en citant l'exemple du Cameroun. Selon cette illustration, dans l'état actuel des choses, le pays de Paul Biya aurait besoin de 135 ans pour atteindre le 4ème objectif du millénaire de développement, à savoir réduire de deux tiers le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans. Si les flux illégaux sont arrêtés, il n'aurait besoin que de 35 ans, soit 100 ans de moins. Le même exemple est reconduit pour le Congo Brazzaville, pour la Centrafrique ou encore pour la Mauritanie.

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