Afrique du Sud : la séparation entre Barclays et sa filiale Afrique actée

Sonnée par une situation économique délicate, Barclays vient de décider de se séparer de sa filiale africaine. En témoigne son accord pour verse près d’un milliard de dollars à Barclays Africa pour mener à bien la séparation entre les deux entités. La banque britannique devra céder au passage une partie de ses actifs pour s’établir à moins de 50% du capital de Barclays Africa. Une scission qui vise à renflouer les caisses de l’établissement anglais et lui permettre de se recentrer sur son marché naturelle à savoir le Royaume Uni.
Amine Ater

Le groupe Barclays vient de donner son accord pour débloquer près d'un milliard de dollars, soit 1,2 milliard de rand, en faveur de sa filiale Barclays Africa. Un paiement qui financera les investissements nécessaires pour mener à bien la séparation entre l'établissement anglais et sa filiale sud-africaine. Une scission qui débutera par la réduction à moins de 50% des parts de la maison mère de Barclays Africa dans son tour de table. Cette décision a été rendue publique en marge de la présentation des résultats annuels de la banque.

Ces fonds serviront à l'investissement dans le rebranding, la R&D et d'autres dépenses liées à la séparation entre les deux entités bancaires. Cette opération s'explique par la mauvaise situation que traverse l'établissement britannique qui avait annoncé en 2016, sa décision de céder dans un délai de 2 ans ses parts dans sa filiale sud-africaine. Une manière pour le groupe de renflouer ses caisses et de réaliser une déconsolidation comptable lors des 3 années à venir.

Une « indépendance » dans un contexte mouvementé

L'objectif principal de Barclays reste de se recentrer sur ses activités britanniques, jugées plus rentables par le management de Barclays. Cette annonce vient après une première cession d'un cinquième de sa participation dans sa filiale africaine en mai 2016 dans le cadre d'un placement privé. Cette opération nécessitera toutefois l'approbation de la banque centrale sud-africaine et du ministre des Finances, Pravin Gordhan.

Une « prise de d'indépendance » de Barclays Africa qui survient alors que la banque est embourbée dans le scandale de manipulation des cours du rand. Le management de l'établissement bancaire vient de présenter publiquement ses excuses pour sa participation dans ces malversations. La banque devra également s'acquitter d'une amende 5,4 millions de dollars pour sa participation aux trucage des cours du rand.

Barclays Africa n'est pas le premier actif dont le groupe anglais se sépare sur le continent. En effet, la banque avait cédé sa filiale égyptienne au Marocain Attijariwafa Bank. Une opération qui a englobé 100% des actifs de la Barclays Bank of Egypt. Une acquisition estimée à 500 millions de dollars par le Financial Time. Ces ventes d'actifs devraient permettre à Barclays de remonter la pente suite au ralentissement de la croissance économique de nombreux marchés africains. Une situation qui s'est traduite par une hausse de 5% du bénéfice annuel de Barclays. Un résultat inférieur aux prévisions et qui ne permet pas de faire face aux taux d'intérêts de plus en plus élevés et la faiblesse de la croissance en Europe qui a ralenti les dépenses de consommation et d'investissement.

Amine Ater

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