La règle 51/49 régissant l'investissement étranger avec un partenaire local en Algérie est en passe de disparaître... dans le secteur bancaire du moins. Le gouvernement s'est lancé dans un processus de privatisation des six banques publiques du pays, de telle sorte que les investisseurs étrangers, qui le souhaitent, puissent devenir actionnaires majoritaires au sein des banques algériennes. Une orientation qui ouvrirait davantage le marché bancaire du pays aux investisseurs privés locaux et étrangers. Objectif: permettre l'introduction en bourse des banques publiques, afin de diversifier leurs sources de financement et de développer leurs activités de marché.
Cette disposition est contenue dans le projet de budget de l'Etat pour l'exercice 2017. Cependant, les autorités algériennes précisent dans le texte que les banques qui voudront intégrer la place financière d'Alger devront au préalable obtenir un feu vert de la banque centrale, avant toute initiative susceptible de faire passer plus de 49% de leur capital dans des mains étrangères.
Réponse à la chute des recettes pétrolières
Cette décision gouvernementale intervient après un long débat de plus d'un an sur la question, alimenté par des économistes et politiques. Aujourd'hui, le Premier ministre Abdelmalek Sellal et son équipe fléchissent ainsi dans un contexte de chute des recettes pétrolières. Mais pour certains analystes financiers remettent en doute l'efficacité de la stratégie de l'Etat, estimant que l'introduction en bourse des banques publiques ne n'est pas forcément susceptible d'attirer des capitaux étrangers. Et pour cause, la Bourse d'Alger ne compte à ce jour que cinq sociétés cotées et la liquidité y demeure très faible. Ce qui a d'ailleurs causé l'abandon au mois de juin dernier, de l'introduction en Bourse d'une cimenterie publique.
De plus, l'exercice n'est pas nouveau. En 2007 pour mémoire, le gouvernement algérien avait pensé ouvrir le secteur bancaire aux capitaux étrangers. A l'époque, la tentative de privatisation du Crédit populaire d'Algérie (CPA) n'avait jamais abouti. Le gouvernement y avait renoncé à deux jours de la fin du dépôt des offres. La raison évoquée ? La crise financière internationale.
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