Au Portugal où elle dispose d'importants investissements, lsabel dos Santos n'a plus accès à ses comptes bancaires. La justice portugaise les a gelés, révèle ce mardi 11 février le journal portugais Expresso. Sur demande des autorités angolaises, cette décision intervient dans le cadre de l'enquête ouverte à Luanda contre la fille de l'ex-président angolais José Eduardo dos Santos, soupçonné de détournement de fonds lors de son mandat à la tête de Sonangol entre juin 2016 et novembre 2017. Les soupçons contre la milliardaire impliquent notamment un transfert de 115 millions de dollars vers une de ses sociétés à Dubaï. La justice angolaise lui réclame 1,1 milliard de dollars.
Isabel dos Santos, qui a la possibilité de faire appel à ce gel, n'a pas encore réagi. Cette étape portugaise porte bien les signes d'une descente aux enfers pour la milliardaire angolaise, d'autant que ce feuilleton judiciaire a commencé le 30 décembre dernier avec le gel de ses avoirs en Angola.
Acculée à nouveau par les révélations des Luanda Leaks en janvier, la femme d'affaires n'a cessé jusqu'ici de dénoncer une « lutte sélective contre la corruption », indiquant que l'origine de ses investissements au Portugal avait fait l'objet d'un contrôle strict.
Cependant, le coup porté à l'image de la femme d'affaires suite à ces démêlés de justice a poussé la banque Eurobic et le géant de l'énergie Efacec -deux importantes entités du portefeuille portugais d'Isabel dos Santos- à prononcer le « divorce ». Depuis lors, ses participations dans ces sociétés sont en vente. L'opérateur télécoms NOS s'est également séparé de trois dirigeants proches de la femme d'affaires. Mardi soir, Efacec a tenu à rassurer l'opinion et les investisseurs sur son bon fonctionnement en dépit du gel des avoirs d'Isabel dos Santos, soulignant que « Efacec et ses actionnaires sont des entités distinctes. [...] Les comptes d'Efacec n'ont pas été gelés, ni au Portugal ni dans aucun autre pays où la société opère ».
En juillet 2018, alors que le bras de fer l'opposant à Joao Lourenço s'intensifiait, l'économiste portugais Carlos Rosado entrevoyait une issue difficile pour Isabel dos Santos face à un président angolais décidé. « A mon avis, elle n'a pas raison. Je crois qu'elle ne va pas gagner. Elle va perdre cette bataille contre le gouvernement », déclarait-il dans un entretien avec La Tribune Afrique. Pour l'instant, Isabel dos Santos est toujours la femme la plus riche d'Afrique selon Forbes, avec une fortune estimée à 1,9 milliard de dollars en janvier 2020, contre 2,3 milliards de dollars en janvier 2019.
Après le scandale des Luanda Leaks, Isabel dos Santos annonçait une action en justice à venir contre le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), mais rien ne filtre jusqu'à lors quant à son effectivité.
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