G5 Sahel : sommet des chefs d’Etat à Paris pour boucler un budget revu à la baisse

A l’initiative de l’Elysée, les cinq chefs d’Etat du G5 Sahel assistent ce mercredi 13 décembre à Paris à un nouveau sommet de mobilisation de fonds en faveur de la force conjointe. L’enjeu est de boucler le budget initial qui a été revu à la baisse afin de permettre à la force de démarrer effectivement ses premières opérations. Mais déjà, la question de la pérennité des fonds et donc de l’initiative militaire se pose en attendant une autre rencontre de levée de fonds renvoyée au mois de février prochain à Bruxelles.
Les dirigeants des pays du G5 Sahel et le président français Emmanuel Macron, lors du sommet de la création effective de la force commune anti-terroriste au Sahel, le 2 juillet à Bamako, la capitale du Mali.

C'est le principal enjeu de l'heure tant pour la France que pour les cinq chefs d'Etat des pays membres du G5 Sahel : faire tout pour réunir les fonds nécessaires pour que la force conjointe soit vraiment opérationnelle. Peu importe si les ambitions -notamment financiers- doivent être revues à la baisse. Si au niveau de la sous-région l'on se réjouit du début des premières manœuvres, celles-ci ne seraient dans la réalité qu'un coup d'éclat car le budget de la force est loin d'être bouclé.

Ce serait pour cette raison et à l'initiative du président français Emmanuel Macron que se tient aujourd'hui à Paris un nouveau sommet de mobilisation de la communauté internationale en faveur de l'initiative. Les cinq chefs d'Etat du G5 Sahel sont présents à la Celle-Saint-Cloud pour une rencontre de haut niveau à laquelle participent également la chancelière allemande Angela Merkel, le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, ainsi qu'une vingtaine de délégations représentant divers donateurs dont des pays européens et du Golfe, mais aussi des institutions financières et autres donateurs conviés pour la circonstance.

Budget revu à la baisse

Pour l'heure, le budget de  423 millions d'euros (230 millions d'investissements ; 110 millions pour les premières opérations et 83 millions pour les salaires) nécessaire pour l'opérationnalisation de la G5 Sahel est loin d'être bouclé. En plus des cinq pays de la sous-région qui ont décidé de débourser 10 millions d'euros chacun, seules la France et l'UE se sont engagées pour des appuis budgétaires de 8 et 50 millions d'euros. Les premiers fonds ont été décaissés, mais sont en grande partie réservés au matériel militaire et opérationnel.

Les Etats-Unis ont certes annoncé une contribution de 60 millions de dollars, mais d'après le département d'Etat, cette contribution sera bilatérale et ne rentre donc pas dans le cadre de la force conjointe, puisque le Burkina Faso par exemple déjà s'est vu attribuer une enveloppe de 30 millions de dollars par les Etats-Unis

Pour franchir cet obstacle, le budget initial envisagé a été revu à la baisse. Il ne sera plus question de 423 millions de dollars, mais plutôt de quelque 250 millions, c'est-à-dire juste l'essentiel pour démarrer les opérations et permettre un déploiement des différents contingents. C'est ce qui permettra d'ailleurs d'espérer un bouclage du budget, puisque l'Arabie Saoudite devrait confirmer aujourd'hui son engagement de 100 millions de dollars, une annonce dévoilée par La Tribune Afrique il y a moins d'une semaine.

[Lire aussi : G5 Sahel : Macron en VRP, l'Arabie Saoudite promet 100 millions de dollars]

Inquiétudes à l'horizon

Avec ce premier budget, la force conjointe du G5 Sahel (FC G5 Sahel) pourrait donc se déployer et débuter véritablement ses missions d'ici  à mars 2018, alors que la situation sur le terrain, notamment au Mali, ne cesse de se dégrader avec la multiplication des attaques. Toutefois, les fonds réunis ne couvrent que la première année d'activité et il va falloir déjà penser à la suite des opérations.

La levée de fonds auprès des donateurs, initialement prévue pour ce jeudi 14 décembre à Bruxelles, a finalement été reportée au mois de février 2018.

D'ici là, le G5 Sahel en partenariat avec la France et l'UE devraient réfléchir davantage aux différents mécanismes de mobilisation de fonds et de leur gestion afin de garantir la pérennité de l'initiative. Il en va de la sécurité et de la paix dans le Sahel et au-delà comme l'a relevé l'International Crisis Group (IGC) dans un rapport publié la veille du Sommet de Paris et qui a plaidé pour que la FC-G5S repose sur des moyens financiers importants. «Ses bailleurs gagneraient à lui [la force G5] apporter des financements immédiats et effectifs et non des promesses de dons», estime l'IGC en soulignant la nécessité pour ces derniers de «se montrer suffisamment généreux pour aller au-delà du budget initial demandé et garantir à la force un financement sur le long terme ».

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