Afrique du Sud : un premier décaissement de 176 millions de dollars pour sauver South African Airways

Le premier possible défaut de paiement de l'énorme dette du transporteur étatique sud-africain, South African Airways a été évité de justesse. Malgré l'opposition au sein du parlement, le gouvernement a mis la main dans la poche pour sortir 176 millions de dollars pour respecter l'échéance de la dette contractée auprès de Standard Chartered. Ce premier versement sera suivi par d'autres pour rembourser 687 millions de dollars impliquant 6 autres créanciers.
Mehdi Lahdidi

Malgré une conjoncture difficile, le gouvernement sud-africain met la main à la poche pour sauver la compagnie aérienne nationale. Croulant sous les dettes, South African Airways (SAA) a reçu des fonds de l'État pour l'aider à rembourser des prêts d'environ 2,3 milliards de rand (176 millions de dollars) à Standard Chartered. L'entreprise dont les caisses sont à plat mais qui bénéficie d'une garantie étatique d'une valeur de 20 milliards de rands (1,5 milliards de dollars), doit encore rembourser environ neuf milliards de rands (l'équivalent de 687 millions de dollars) de dette échue à la fin juin, impliquant sept créanciers. Malgré l'avis contraire de l'opposition, le gouvernement semble déterminé à sauver sa compagnie à n'importe quel prix.

Dans un communiqué publié par le Trésor, le gouvernement a déclaré que les fonds proviennent du Fonds national du revenu (NRF), qui, en vertu de la loi, permet aux ministres d'autoriser l'utilisation de fonds pour des dépenses de nature exceptionnelle. Le gouvernement explique sa décision d'intervenir par la menace de la surévaluation du risque du reste de la dette de l'entreprise dans le cas d'un défaut par la compagnie aérienne. « S'appuyer sur la NRF est une décision difficile qui été prise pour éviter le pire : la défaillance de l'entreprise. Elle a été pris pour rassurer les créanciers que les entreprises publiques et le gouvernement ne permettraient pas un défaut de paiement des dettes », a déclaré à la presse Mayihlome Tshwete, porte-parole du ministère des finances.

Entre temps, le coût de la dette augmente..

Il faut dire que le risque de la dette de South African Airways est déjà élevé. Il a été cité à plusieurs reprises par les trois principales agences de notation comme « une menace pour l'économie sud-africaine ». Deux de ces organismes ont réduit la dette du pays à un indice de sous-investissement après le licenciement du ministre des Finances, Pravin Gordhan, par le président Jacob Zuma en mars.

C'est vraisemblablement la raison pour laquelle Standard Charted a refusé la demande de la compagnie à rééchelonner sa dette et a exigé le paiement immédiat des sommes dues. Se voulant rassurant, le bureau du ministre des Finances Malusi Gigaba a déclaré que les créanciers restants sont ouverts à une restructuration de la dette.

Mais le moins qu'on puisse dire, c'est que la mission du gouvernement est compliquée. Il doit trouver un équilibre entre ses engagements de réduire les dépenses, de réformer la gouvernance des entreprises publiques, sauver ces entreprises dont la situation est plutôt critique et éviter une énième rétrogradation de sa notation. Une équation, dont l'équilibre se trouve du point de vu de Protoria, dans les mains des institutions financières internationales. Le ministre des Finances, Gigaba, a déclaré vendredi que le pays pourrait avoir besoin d'une aide financière extérieure. Une aide qui sera forcément extrêmement coûteuse vu le risque d'instabilité politique qui plane sur le pays.

Mehdi Lahdidi

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