Mbogo Ngabo Seli n'est plus l'argentier du Tchad depuis (officiellement) jeudi 26 janvier. C'est un décret présidentiel dévoilé à la télévision nationale dans la soirée qui a officialisé son limogeage du poste de ministre des Finances et du Budget.

Contexte de crise

Nommé le 14 août 2016 dans le nouveau gouvernement d'Albert Pahimi Padacké, Mbogo Ngabo Seli n'a eu donc que cinq mois pour montrer de quoi il était capable. Ce dernier avait pris ses fonctions à un moment critique où le Tchad faisait déjà face à une crise financière sans précédent. Une conjoncture qui s'est aggravée avec le faible niveau des cours du pétrole pendant toute l'année 2016. Une situation inconfortable qui lui vaut d'être sous programme financé par le FMI depuis 2014. Ces derniers temps, la grogne sociale a été renforcée par la hausse des prix des carburants.

Diplômé en communication, c'est curieusement dans la finance que Mbogo Ngabo Seli s'est bâti une carrière. D'un poste de cadre à la Banque africaine de développement (BAD), il a ensuite été nommé directeur général adjoint de Société générale Tchad, puis directeur de cabinet de différents ministères, avant de rejoindre le gouvernement pour la première fois en tant que ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Urbanisme et de l'Habitat dans le précédent gouvernement Padacké.

Pour l'instant, les raisons de cette deuxième révocation dans l'actuel gouvernement par le président de la République Idriss Déby Itno (après celle de l'ancien ministre des Mines, de la Géologie et des Carrières, Gomdigue Baidi Lomey, le 31 décembre 2016), reste méconnues. Partisan des mesures d'austérité adoptées par son pays pour faire face à la crise, son projet de Budget 2017, bien que finalement adopté, avait suscité beaucoup de remous au sein de la classe politique.