CEMAC : la dévaluation du Franc n'est pas prioritaire selon Fitch

Pour Fitch Ratings, dévaluer le Franc CFA dans la zone CEMAC aurait signifié un coup fatal pour les économies d’Afrique Centrale. L’agence corrèle une possible reprise à un soutien accru du FMI, une réelle réforme fiscale et une réelle volonté politique des 6 gouvernements de la région. Le soutien du Trésor français au Franc CFA pousse également l’agence de notation à ne recommander la dévaluation qu’en tout dernier recours.
Amine Ater
Pour Fitch Rating, dévaluer le Franc CFA émis par la BEAC ne devrait être envisagé qu'en tout dernier recours

La dévaluation du Franc CFA en Afrique Centrale n'a été jugée envisageable qu'en dernier recours par l'agence de notation Fitch Ratings. Selon le dernier rapport de l'agence, « la pression que subie la zone économique d'Afrique Centrale (CEMAC) et par ricochet sa monnaie implique que sa dévaluation ne pourra être évitée sans qu'une réelle stratégie en réponse à la baisse des cours du pétrole ne soit mise sur place ». Conformément aux estimations de l'agence, l'arrangement monétaire avec la France, une reprise des cours de pétrole, un soutien du FMI et une réelle mobilisation des membres de la zone économique pourraient leur éviter une dévaluation.

Cet « optimisme » de Fitch Ratings sur une résilience du Franc CFA face à la conjoncture est justifié par les garanties du Trésor français sur la convertibilité de la monnaie commune de la zone en euros. Un filet de secours, qui permet aux 6 pays membres de la CEMAC de recevoir des lignes de financements du moins temporairement en cas d'épuisement des réserves en devises de ces pays. Sur les 6 pays de la zone, 3 se sont vu attribué leurs notes souveraines par Fitch Ratings, à savoir le Cameroun (B/stable), le Gabon (B+/negative) et la RDC (CCC).

Le FMI à la rescousse

La conjoncture a lourdement impacté les réserves de la BEAC qui étaient de 5,3 milliards d'euros aux 3e trimestre 2016 contre 9,5 milliards d'euros lors de la même période en 2015. Cette fonte des liquidités s'explique par un double déficit dû à la baisse continue des prix du pétrole en 2016 et la hausse conséquente des dépenses en armement et sécurité. Tout le défi pour les pays de la zone reste d'introduire des mesures fiscales en adéquation avec la conjoncture. Les gouvernements de la CEMAC devront également trouver la bonne formule pour éviter les obstacles politiques à un ajustement économique. Le soutient du FMI et la reprise graduelle des prix du pétrole pour donner une bouffée d'air aux économies de la région.

Bien que l'exercice précédent a enregistré une baisse critique des liquidités de la zone CEMAC ou la dette publique a atteint des seuils records au Cameroun (77%), RDC (83%), Gabon (90%), la dévaluation du Franc CFA n'aurait eu aucun impact significatif sur la question. Pour l'agence le recours à cette mesure aurait plutôt signifié un coup fatal pour les économies de la région.

Amine Ater

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 09/01/2017 à 21:57
Signaler
Depuis quand la RDC fait partie de la CEMAC? je passais par là...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.