Microfinance : le Bénin lance la chasse aux institutions illégales

Le concept de la finance inclusive est si bien ancré au Bénin que les institutions de microfinance poussent comme des champignons. L’Etat, lui, a décidé de sévir et fermer tous les établissements illégaux.

Il n'y aura plus de place à Cotonou pour la microfinance illégale. Une opération de fermeture des établissements non autorisés par les autorités a été lancé cette semaine dans la capitale béninoise, rapporte Xinhua. Ainsi, depuis mercredi, plusieurs institutions ont été fermées lors de missions menées par les membres du Comité de stabilité financière et d'assainissement du secteur de la microfinance, sous la direction de Monique Kotchofa Faïhun, Huissier de Justice près le Tribunal de première instance et de la Cour d'appel de Cotonou, et sous la supervision des éléments de la Brigade économique et financière.

80% des institutions concernées

Dans le viseur, 495 institutions qui exercent au noir, soit 80% de l'effectif du secteur. Pourtant selon les indicateurs des systèmes financiers décentralisés de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), le Bénin compte à fin décembre 2015, 56 institutions de microfinance régulièrement autorisées et 423 points de services pour 1 631 851 clients-membres. Le montant total des dépôts s'élève à 87 272 millions de Fcfa et l'encours des crédits à 110 993 millions Fcfa.

Mais sur le terrain, les sommes qui échappent aux comptes de l'Etat, seraient beaucoup plus importantes. D'autant plus que les services de dépôts et de crédit à court et moyen terme dominent dans les services offerts par ces institutions.

D'après le constat de la Cellule de surveillance des structures financières décentralisées, la trop longue durée de validation des autorisations d'exercer pousserait certains porteurs de projets à lancer leurs activités avant même d'obtenir le quitus des autorités. Mais nombre d'entre eux sont rattrapés par la loi qui stipule : « dans le cas d'un défaut de réponse du ministre des Finances au terme du délai de six mois imparti, la demande d'agrément est réputée avoir été refusée ».

Après Cotonou, le reste du pays

D'après les autorités, la présente opération sera menée sur toute l'étendue du territoire où « des centaines » d'institutions de microfinance exercent en toute illégalité.

La microfinance connait un essor particulier au Bénin grâce à la promotion de la finance inclusive dans laquelle sont impliqués politiques, intellectuels et professionnels de la finance. Mais la prépondérance des établissements illégaux pourrait mettre à mal ce secteur en quête de se développer à une plus grande échelle. Un développement pour lequel la Banque africaine de développement (BAD) a récemment débloqué la somme de 241 millions de Fcfa. La semaine dernière en outre, le Fonds national de la microfinance (FNM) a annoncé d'ambitieuses perspectives pour l'horizon 2021 avec l'ouverture de nouveaux chantiers dont la digitalisation des opérations de financement des lignes de crédit.

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