Transport : l’IATA appelle le Nigeria à débloquer les 465 millions de dollars de revenus des compagnies aériennes

L’Association du transport aérien international (IATA) évalue à 465 millions de dollars les revenus des compagnies aériennes desservant le Nigeria et bloqués par une mesure gouvernementale. Emirates Airlines a déjà annoncé la suspension de ses activités pour son incapacité à rapatrier ses 85 millions de dollars de bénéfices. L’organisation basée à Montréal appelle Abuja à réagir.
(Crédits : DR)

« On ne peut pas s'attendre à ce que les compagnies aériennes volent si elles ne peuvent pas tirer de revenus de la vente de billets. La perte de connectivité nuit à l'économie, nuit à la confiance des investisseurs et a un impact sur les emplois et la vie des gens. Le gouvernement du Nigéria doit donner la priorité au déblocage des fonds, avant que davantage de dégâts ne soient causés », martèle l'Association du transport aérien international (IATA) dans un post Tweeter ce jeudi.

C'est un appel sans détours adressé aux autorités nigérianes qui, face à la pénurie de devises que connait le pays ces deux dernières années, ont pris une série de mesures dont la limitation de l'accès aux devises étrangères pour les importations et pour les investisseurs cherchant à rapatrier leurs bénéfices. Se disant « déçue », l'IATA rappelle qu'elle a « à plusieurs reprises et sans succès » interpellé le gouvernement sur la situation des compagnies aériennes due à ces mesures restrictives.

Emirates suspend ses activités

Dans le sillage, Emirates Airlines -qui compte 85 millions de dollars de revenus sur l'ensemble des fonds bloqués- a annoncé jeudi la suspension de ses opérations dans la plus grande économie d'Afrique à compter du 1er septembre. Evoquant une « décision difficile », la compagnie se dit motivée par le besoin de « limiter les pertes supplémentaires et l'impact sur [ses] coûts opérationnels qui continuent de s'accumuler sur le marché ».

Au Nigéria, le transporteur national dubaïote opère sur les capitales politique et économique, à savoir Abuja et Lagos. Les lignes sont considérablement fréquentées, car les grands commerçants Nigérians -quand ils ne vont pas en Chine- se rendent très souvent à Dubaï.

A qui le tour ?

La restriction sur le rapatriement des revenus des entreprises étrangères a déjà été décriée par l'IATA en juin. Alors qu'Emirates suspend son activité locale, à qui le prochain tour ? Jusqu'ici, les autorités nigérianes ne se sont pas exprimées sur le sujet. Mais il parait clair que si une telle décision émane de plusieurs compagnies aériennes, ce ne serait pas pour le bien de l'économie nigériane au moment où la plupart des pays profitent de cette saison pour tirer parti de la forte reprise des voyages dans le monde.

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