Bénin  : « déçu », le groupe Bolloré demande réparation après son éviction de la boucle ferroviaire ouest-africaine

Après les déclarations du président béninois, Patrice Talon, demandant le retrait du groupe Bolloré du projet ferroviaire Bénin-Niger, la réaction des responsables ne s'est pas fait attendre. Ce mardi à Abidjan, le directeur général de Bolloré transports et logistiques, Philippe Labonne, a indiqué que le groupe est «déçu» et attend d'être dédommagé.
L'Etat béninois a exprimé son intention d'indemniser, «de façon équitable», le groupe Bolloré pour les travaux déjà réalisés.
L'Etat béninois a exprimé son intention d'indemniser, «de façon équitable», le groupe Bolloré pour les travaux déjà réalisés. (Crédits : Reuters)

L'affaire a fait couler beaucoup d'encre la semaine dernière, les uns saluant la position officielle du Bénin, les autres y voyant une arrière-pensée du chef d'Etat béninois. Mais il fallait s'attendre à une réaction des parties impliquées et le groupe Bolloré en premier. Suite à «l'invitation» du président Patrice Talon adressée à lui et à son concurrent béninois Petrolin de se retirer à l'amiable du projet ferroviaire Bénin-Niger, le groupe français Bolloré a réagi en exprimant sa déception.

«Il semble aujourd'hui que la présence même du groupe dans le projet en gêne la réalisation», a déclaré à Philippe Labonne, directeur général de Bolloré transports et logistiques, à l'AFP. «On est un peu déçu de ne pas le réaliser. Mais in fine, si cette boucle se réalise, ce sera aussi une bonne nouvelle pour la région», a-t-il poursuivi.

Intervenant en marge de l'Africa CEO Forum, le responsable a indiqué que le groupe ne sera pas «satisfait» «dans la mesure où il [le groupe, NDLR] aura été indemnisé des investissements qu'il a déjà réalisés, notamment la construction de 140 kilomètres de ligne».
Concerné les dysfonctionnements qui sont reprochés au projet et qui ont conduit le chef de l'Etat béninois à prendre sa décision, Philippe Labonne a préféré répondre : «En général on nous a reproché sur ce projet d'avancer trop vite [alors que] le projet est bloqué du fait d'un imbroglio juridique».

«Indemnisés de façon équitable»

La réclamation du groupe français ne surprend pas au Bénin. Dans son intervention, le président béninois avait déjà anticipé la demande de réparation indiquant que les deux groupes béninois et français, s'ils se retirent à l'amiable, seront «indemnisés de façon équitable».

Rappelons que le projet sera de nouveau confié à la Chine qui devrait reprendre incessamment les travaux de ce gigantesque chantier. «Un investisseur privé ne peut pas financer seul le chemin de fer que nous voulons», avait estimé Patrice Talon dans une précédente déclaration, en ajoutant que «la Chine dispose des moyens financiers nécessaires (...) Elle a démontré son savoir-faire technique » dans le domaine des infrastructures en Afrique.

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