RDC : DP World sélectionné pour la construction d’un port à un milliard de dollars

La République Démocratique du Congo devrait disposer d’un port en eaux profondes d’ici 2020. Les autorités congolaises ont opté pour l’émirati DP Word pour la gestion et le développement du futur port de Banana. Le groupe a décroché une concession de 30 ans pour un projet qui devra mobiliser un total d’un milliard de dollars dont 350 millions de dollars seront alloués à la première phase du projet.
La RDC aspire à faire son entrée dans les pays africains disposant d'un port en eaux profondes pour renforcer ses exportations
La RDC aspire à faire son entrée dans les pays africains disposant d'un port en eaux profondes pour renforcer ses exportations (Crédits : DR.)

L'opérateur portuaire émirati DP World vient de décrocher une concession de 30 ans pour la gestion et le développement d'un nouveau port multifonctionnel en République Démocratique du Congo. Cet accord se traduira par la mise en place d'une joint-venture liant le groupe émirati et Kinshasa pour gérer et investir dans le port de Banana situé sur la côte atlantique.

Premier port en eaux profondes

Ce projet devra mobiliser une enveloppe initiale de 350 millions de dollars qui sera allouée à la construction d'un quai de 600 mètres et à une extension de 25 hectares de la zone de stockage de conteneurs dont la capacité devra atteindre 350.000 EVP (équivalent vingt pieds) et 1,5 million de tonnes en marchandises diverses.

La construction de ce port le long de ses 50 km de côte vise à renforcer le flux de marchandises importées ou exportées en RDC et de ne plus dépendre des installations portuaires des pays limitrophes. Pour rappel, l'infrastructure portuaire dont dispose actuellement Kinshasa se limite à des ports peu profonds sur le fleuve Congo, où ne peuvent aborder les gros navires marchands.

Le chantier devrait démarrer courant 2018, pour une durée estimée de 2 ans. Le coût total du projet est situé à plus d'un milliard de dollars, les travaux ont été répartis en quatre phases dont l'enchaînement dépendra de la demande du marché. La JV sera contrôlée à 70% par DP World, alors que le gouvernement congolais conservera les 30% restants.

Dépendances aux ports des pays voisins

L'accord prévoit également une option de prolongation de la concession pour une vingtaines d'années supplémentaire. Ce projet s'inscrit dans la stratégie congolaise de renforcements de ses rentrées financières, notamment dans le secteur minier. Le pays vient en effet d'adopter un nouveau code minier où les redevances et dispositions fiscales ont été considérablement musclées et où certains minerais (cobalt, coltan, lithium...) ont été classés stratégiques poussant leur redevance à 10% contre 3,5% pour les restes des minerais.

La mise en place d'un port à eaux profondes permettra à Kinshasa de canaliser le flux d'une grosse partie des ressources dédiées à l'export, vers un port sous son contrôle. Ce qui devrait se traduire par une amélioration des recettes publiques grâce aux taxes douanières et devrait réduire en partie le recours par les opérateurs aux installations portuaires avoisinantes notamment en Angola, Congo et Tanzanie.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.