Bénin  : la présidence se défend d'une ''privatisation déguisée'' du port de Cotonou

Face aux accusations des syndicats des entreprises publiques travaillant sur la plateforme portuaire portées contre le gouvernement béninois, pour une ''privatisation déguisée'' du port de Cotonou, la présidence béninoise n'a pas tardé à réagir expliquant que le recrutement du mandataire pour la gestion du port n'est ni une privatisation ni une concession.
Le port de Cotonou dessert la plupart des pays de l'hinterland comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Dans une déclaration contextuelle transmise à La Tribune Afrique, la présidence béninoise s'est inscrite en faux contre ses accusateurs dans le cadre des grèves du jeudi et du vendredi derniers au port de Cotonou. Accusé de procéder à une ''privatisation déguisée'' du port, alors qu'il avait lancé un avis d'appel à candidature pour le recrutement d'un mandataire privé pour la gestion du port de Cotonou, le gouvernement a tenu à expliquer sa démarche.

 « Il ne s'agit ni d'une privatisation, ni d'une concession. Une privation signifierait vente et transfert de propriété, or ce n'est pas le cas ici. Une concession supposerait, elle, que le  concédant perçoive une rémunération à son profit auprès des usagers, généralement sur une longue durée, or c'est n'est pas le modèle choisi », argue-t-on du côté de la présidence béninoise, avant de confier qu'à « l'issue de cette procédure, le mandataire sera chargé d'exercer pour le compte de son mandant le ministère des infrastructures et des transports, les missions qui lui seront assignées dans un cahier de charges. Cela pourrait prendre la forme d'un contrat de performance où les objectifs et les résultats attendus seront spécifiés. Avec ce type de modèle, le mandataire rend compte au mandant durant tout le contrat ». Une réaction qui pourrait rassurer les usagers du port de Cotonou.

Une ambition de grandeur

D'après la présidence béninoise, l'objectif visé par la décision de confier la gestion du port à un mandataire privé est de hisser le port parmi les plus grands du continent. « Cet appel à candidature vise à positionner le port de Cotonou comme un modèle de référence dans la sous-région, ce qui implique un travail de modernisation, gage d'une meilleure performance », a expliqué la présidence. Le gouvernement est décidé à tirer avantage de la position ''stratégique'' du port dans la région. Desservant la plupart des pays de l'hinterland comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, les autorités comptent l'améliorer pour mieux exploiter sa contribution à l'économie nationale. « En 14 mois, la direction générale actuelle a fait beaucoup d'efforts. Nous avons des succès importants mais nous ne voulons pas nous contenter de cela. Nous voulons la réussite, celle-ci étant d'engager le port dans un cercle vertueux de gestion et de rentabilité évidente », déclaré le ministre des infrastructures et des transports, Hervé Hehomey.

Par ailleurs, afin de réussir à atteindre les objectifs visés, et de manière collaborative, une rencontre avait été organisée afin d'envisager les aspects à prendre en compte. D'après les sources officielles, cette rencontre a rassemblé, le ministre de tutelle, la direction générale du port et des experts portuaires, et les représentants désignés par les employés du port pour assister aux travaux. Cet atelier faisait suite aux échanges que le ministre a eu avec le personnel du port le 13 juin dernier, à la veille de sa visite sur le site pour rassurer les travailleurs sur leur sécurité.

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