Djibouti : une centrale solaire de 30 MW dans le Grand Bara

Le gouvernement de Djibouti vient de signer un contrat pour la construction d'une centrale photovoltaïque dans le désert de Grand Bara. Cet équipement sera conçu et aménagé par l'énergéticien français Engie.
(Crédits : am/Fotolia)

Si le pays mise aujourd'hui principalement sur la géothermie pour enclencher sa transition énergétique, Djibouti n'en oublie pas pour autant son immense potentiel solaire. Le gouvernement djiboutien a ainsi récemment signé un accord pour la construction d'une centrale photovoltaïque dans le désert de Grand Bara, dans le sud du territoire. C'est l'énergéticien français Engie qui sera chargé de concevoir, de construire, et de gérer cet équipement d'une puissance de 30 MW. « Cette première centrale à grande échelle du pays sera suivie d'autres projets énergétiques en relation notamment avec l'électrification rurale », a indiqué Yonis Ali Guedi, ministre de l'Energie chargé des ressources naturelles, dans un communiqué.

A l'heure actuelle, 60% de la population djiboutienne a accès à l'électricité. Mais ce chiffre atteint à peine les 30% en ce qui concerne les populations rurales, dont le taux d'électrification n'a eu de cesse de baisser depuis 20 ans, parallèlement à l'augmentation croissante de la consommation (environ 10% par an). Le réseau de distribution est obsolète et inadapté tandis que le pays, par manque de sites de production, est contraint d'importer 80% de son énergie depuis l'Ethiopie voisine. Ses centrales thermiques ne permettent à l'heure actuelle que de fournir 126 MW.

« Faute de ressources en matières fossiles et en ressources hydriques, nous misons sur le long terme sur les énergies renouvelables, entre solaire, géothermie et éolien. Notre ambition est d'atteindre la couverture de 85 % de nos besoins en électricité par le recours à une énergie verte », expliquait Yonis Ali Guedi dans une interview accordée en juin 2018 à Afrique magazine. Un an plus tard, l'ambition a été revue à la hausse ; c'est désormais 100% d'énergie renouvelable et locale que vise le gouvernement djiboutien à l'horizon 2020.

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De nombreux projets

La future centrale solaire du Grand Bara fait partie d'un projet plus vaste, d'une puissance totale de 300 MW. En 2016, une enveloppe de 360 millions d'euros avait été évoquée afin de permettre son financement. Cette première collaboration devrait donc être suivie par d'autres projets, notamment avec Engie. Selon Yonis Ali Guedi, « le rapprochement naturel [avec des sociétés françaises] est indéniable. En plus de l'histoire commune qui nous lie, l'absence de barrière de langue facilitera les échanges et l'aboutissement d'un contrat de mise en œuvre dudit projet ».

A notamment été évoqué un contrat de concession pour un parc éolien d'une puissance de 60 MW, aménagé au Goubet, dans l'est du pays, et construit en partenariat avec l'Africa Finance Corporation. Mais aussi l'implantation d'un total de 495 hydroliennes -dont 80 dès le premier trimestre 2020- le long du littoral djiboutien par la société tricolore Blue Shark Power, pour une puissance cumulée de 120 MW. Citons également le projet de l'entreprise japonaise Miraisozo Inc., qui envisage de combiner énergies solaire, éolien, géothermie, et biomasse dans un projet original et ambitieux qui promet une puissance totale de 500 MW d'ici dix ans.

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