Rwanda : Sinohydro s'implique dans la construction du barrage de Nyabarongo II

L'entreprise chinoise Sinohydro vient d'annoncer qu'elle allait investir 214 millions de dollars dans la construction de la centrale hydroélectrique de Nyabarongo II. Cette nouvelle infrastructure doit permettre d'augmenter les capacités de production du Rwanda de 11,5%.
(Crédits : kiri - Fotolia.com)

En raison des pénuries et des coupures de courant intempestives, le Rwanda a décidé d'investir massivement dans la production d'électricité. Selon les derniers chiffres de la Banque mondiale, seuls 30% des habitants de ce pays de 12 millions d'âmes ont aujourd'hui accès à la précieuse source d'énergie. Avec cet ambitieux programme, le Rwanda espère bien, en quelques années, inverser la tendance. Pour le mener à bien, Kigali a ouvert ses portes aux investisseurs étrangers. C'est notamment le cas de la société chinoise Sinohydro, qui vient d'annoncer vouloir investir 214 millions de dollars, soit 190 millions d'euros, dans la construction de la centrale hydroélectrique de Nyabarongo II, du nom de la rivière rwandaise où sera aménagé le barrage.

L'énergéticien chinois a signé un contrat avec Energy Development Corporation Limited, filiale de la compagnie électrique rwandaise REG, qui stipule que Sinohydro devra financer, concevoir, construire, et mettre en service la centrale hydroélectrique, située dans le sud-est du pays. Prévu pour entrer en service d'ici cinq ans, le site aura une puissance estimée à 43,5 MW, ce qui devrait suffire pour augmenter la capacité totale installée du Rwanda de 11,5% ! A noter que ce site s'ajoutera au barrage de Nyabarongo I, première phase du projet de taille plus modeste, qui produit déjà 28 MW.

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Un barrage polyvalent

La nouvelle centrale hydroélectrique permettra également une meilleure gestion des eaux de la rivière Nyabarongo, notamment lors de la saison sèche. Des milliers d'agriculteurs dépendent en effet de cette rivière pour irriguer leurs champs situés en amont du projet. La retenue leur assurera un approvisionnement en eau plus constant. Ce faisant, le barrage de Nyabarongo II limitera aussi les risques d'inondations en aval de la rivière, notamment durant la saison des pluies, caractérisée par des précipitations soudaines et très abondantes.

Ce barrage polyvalent, dont la construction doit débuter d'ici la fin de l'année, est une première au Rwanda. Haut de 48 mètres, l'ouvrage d'art abritera des turbines d'une capacité de production située entre 2 et 8,5 MW.

Reste aujourd'hui à espérer que la matière première de cette nouvelle centrale hydroélectrique -l'eau- ne vienne pas faire défaut. En effet, les périodes de sécheresse sont de plus en plus longues dans cette région de l'Afrique, tandis que les exploitations minières du sud du pays (phosphate, cobalt, étain) prélèvent de plus en plus d'eau en amont de la rivière Nyabarongo, ce qui contribue à la fois à sa pollution et à l'ensablement de son cours.

Toujours est-il que le barrage de Nyabarongo II complète le dispositif hydroélectrique mis en place ces dernières années par le gouvernement rwandais. Il illustre une volonté de moderniser le pays, dont le barrage de Rusumo -construit en collaboration avec la Tanzanie et le Burundi- était jusqu'à présent l'exemple le plus évocateur.

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