Géothermie : la Tanzanie s'investit dans le projet de Ngozi

Le gouvernement tanzanien a récemment annoncé vouloir investir 8,7 millions de dollars dans le projet de Ngozi, dans le sud-ouest du territoire. Après le Kenya et l'Éthiopie, d'autres pays d'Afrique de l'Est, comme la Tanzanie, souhaitent désormais eux-aussi mettre en valeur leurs ressources géothermiques encore inexploitées.
(Crédits : © Wellnhofer Designs - Fotolia.com)

Si le Kenya reste, en Afrique, le leader incontesté dans le domaine de la géothermie (avec une capacité opérationnelle de 700 MW), d'autres pays devraient prochainement rejoindre l'Éthiopie (seulement 7 MW) au sein du groupe de poursuivants. L'Ouganda a évoqué un projet pour une puissance de 100 MW ; à Djibouti, on parle d'un potentiel global de 1 000 MW. Quant à la Tanzanie, elle va elle aussi valoriser les formidables gisements de la vallée du Grand Rift, d'où est extraite la précieuse énergie utilisée pour produire de l'électricité.

Le gouvernement de Dodoma va ainsi investir 8,7 millions de dollars (7,7 millions d'euros) dans le projet géothermique de Ngozi, près du lac du même nom, dans la région de Mbeya, au sud-ouest du pays. D'une capacité de 600 MW, il propulserait la Tanzanie au second rang des puissances géothermiques africaines.

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Un projet en deux temps

Si la contribution de l'état tanzanien est appréciable, elle ne suffira toutefois pas à elle seule à concrétiser le projet. Lancé par la Tanzania Geothermal Development Company (TGDC), celui-ci nécessitera en effet un investissement total de 821 millions de dollars, pas moins de 726 millions d'euros. Au préalable, les études de faisabilité du projet avaient été financées par le Fonds d'investissement climatique. Une fois le budget bouclé, le chantier se déroulera en deux phases.

Au terme de la première, dont l'achèvement est prévu pour 2020, la centrale de Ngozi devrait être en mesure de produire 200 MW. Une cinquantaine de sites exploitables ont déjà été localisés et explorés. La phase 2 comprendra, d'ici 2025, une augmentation de la puissance de 400 MW, ainsi que la construction d'une ligne de transmission de 18 kilomètres entre Ngozi et la ville de Mwakibete. Là encore, le potentiel de la région laisse augurer une exploitation optimale et durable.

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Appel aux investisseurs

A l'heure actuelle, le principal problème auquel se heurte la Tanzanie est celui des investissements. S'ils sont, il est vrai, de plus en plus nombreux en provenance de l'étranger (et notamment de Chine), ils sont toutefois encore insuffisants pour satisfaire les besoins du pays, notamment en termes de moyens de production d'énergie. Selon un rapport récent du Tanzania Investment Centre, Dodoma a lancé plusieurs projets ambitieux -à la fois dans le secteur des énergies renouvelables, mais également dans ceux du pétrole et du gaz- pour un montant global de 14 milliards de dollars (soit 12,4 milliards d'euros).

Aujourd'hui, la Tanzanie lance donc un appel aux investisseurs. La géothermie est une ressource renouvelable, peu émettrice en gaz à effet de serre, et dont l'exploitation est de plus en plus rentable en raison des avancées technologiques. Dans ce domaine encore vierge, la Tanzanie peut se réjouir. Elle dispose d'un potentiel géothermique estimé à 5 000 MW. Répartie entre les régions du Kilimandjaro, d'Arusha, et de Mara dans le nord, celles de Rukwa et de Mbeya au sud, et la vallée du Rufiji à l'est, cette richesse naturelle pourrait un jour permettre à la Tanzanie de flirter avec le top 10 des producteurs mondiaux d'énergie géothermique.

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