Africa Energy Forum : le gas-to-power au cœur des débats

Cette politique sera l'un des thèmes centraux de l'Africa Energy Forum, qui se tiendra du 19 au 22 juin, à Maurice. Parmi les avantages du gas-to-power : un mix énergétique plus équilibré entre énergies fossiles et renouvelables, accompagné d'une réduction des émissions de gaz à effet de serre.
(Crédits : Image d'illustration ; Pixabay.com)

L'Africa Energy Forum rassemble chaque année les différents décideurs publics et privés, africains et internationaux, dans le domaine de l'énergie. Du 19 au 22 juin, à l'occasion de sa 20ème édition organisée à Maurice, cet événement abordera ainsi cinq thèmes principaux, dont le gas-to-power. En développement dans plusieurs pays africains, cette politique envisage le recours à grande échelle au gaz naturel liquéfié (GNL) comme source d'énergie fossile moins polluante que le pétrole ou le charbon. Cette solution permet une diversification du mix énergétique et une réduction des risques économiques liés au cours du pétrole devenu volatile, tout en compensant les rendements inégaux des énergies renouvelables.

A l'heure actuelle, plusieurs pays du continent ont placé le gas-to-power au cœur de leur politique énergétique. Certains, comme le Maroc, ont déjà lancé des projets de construction de centrales à cycle combiné fonctionnant au GNL.

Comment ça marche ?

Le GNL est un gaz naturel -essentiellement du méthane- condensé à l'état liquide à une température de -161°C. Ainsi liquéfié, il est plus facilement transportable, notamment par bateau. Il a connu un développement continu mais plus lent que l'or noir jusque dans les années 2000. Depuis, la demande a augmenté. Aujourd'hui, une quarantaine de pays utilisent le GNL, contre 15 seulement en 2006. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la demande mondiale passera de 245 millions de tonnes par an (mt/an) en 2015, à 375 mt/an cinq ans plus tard, puis 470 mt/an en 2030. Les principaux pays exportateurs sont, dans l'ordre : le Qatar, l'Australie, la Malaisie, l'Indonésie, et le Nigeria (Bonny Island, 22 mt/an). En Afrique, l'Algérie (Sonatrach, 41,9 mm3/an), l'Angola (Angola LNG, 5,2 mt/an), et la Guinée équatoriale (BG, 3,4 mt/an) disposent également de gisements de gaz naturel et d'usines de liquéfaction. D'autres pays comme la Côte d'Ivoire, le Cameroun, ou le Burkina-Faso veulent développer une industrie de liquéfaction. Mieux, de nouvelles réserves importantes ont récemment été découvertes en Égypte, en Mauritanie, au Sénégal, ou encore au Mozambique. De quoi assurer au continent un approvisionnement continu et sûr en GNL.

Un projet à 3,4 milliards d'euros

Pour les pays africains exportateurs, le GNL devrait devenir une importante source de revenus dans les décennies à venir. Mais pour eux et pour les autres, cette technologie pourrait surtout participer au parachèvement de l'électrification du continent. C'est le cas au Maroc, où le projet Gas to power bat tous les records. La construction de cet immense complexe gazier -qui sera aménagé dans le port de Jorf Lasfar, à 110 kilomètres au sud-ouest de Casablanca- est estimée à 3,4 milliards d'euros.

A ce prix-là, le site comprend un terminal pour le GNL, une usine de regazéification, un gazoduc, et deux centrales à cycle combiné (puissance : 2.400 MW). Au total, 93 entreprises, dont sept marocaines, ont répondu à l'appel d'offres lancé en 2015. Durant l'été 2018, une consultation restreinte devrait être ouverte afin de désigner la société qui aura la charge des travaux du plus grand projet de ce type en Afrique.

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