Sénégal : hausse des revenus des industries extractives

Les revenus tirés du secteur extractif sénégalais sont en hausse. C’est en substance le résumé du rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) dont le Sénégal est membre. Cependant, le document publié ce lundi à Dakar révèle certaines lacunes qui plombent encore la dynamique du secteur. Détails.
En 2016, Sabodala Gold Operations, détenue à 90% par le géant minier australien MDL, a exporté 217 652 onces d'or, contre contre 193 218 onces en 2015.

Le secteur extractif sénégalais est en pleine expansion. Les retombées financières générées par ce secteur sont estimées à 116, 8 milliards de francs CFA pour l'année 2016, contre 40 milliards en 2014, révèle le dernier rapport de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), publié ce lundi 30 octobre à Dakar, au Sénégal.

Dans le détail, le document révèle que plus de 90% des revenus tirés des activités extractives proviennent du secteur des mines, tandis que les hydrocarbures n'ont généré que 9,4 milliards de francs CFA. C'est une contre performance, a fait remarquer le rapport de l'ITIE.  Entre 2014 et  2016, les revenus tirés du pétrole et du gaz sénégalais ont chuté de plus de deux milliards de Fcfa.

Chute des revenus du pétrole

Ce net recul s'explique tout par la chute des prix du baril de l'or noir sur le marché mondial, observée dans cet intervalle d'année. A cela, s'ajoute également la baisse du volume de production de la société américaine Fortesa qui exploite le gaz sénégalais depuis plus d'une dizaine d'années.

Toutefois, la dynamique du secteur extractif reste globalement positive et s'explique par l'augmentation de l'or produit et exporté par Sabodala Gold Operations (SGO) -217 652 onces exportées en 2016 contre 193 218 onces exportés en 2015. L'autre facteur qui expliquerait également cette hausse, l'augmentation de la production de la cimenterie Dangote, des Industries chimiques du Sénégal, de Grande côte Operations (GCO), sans compter le recouvrement des «reliquats de paiements au titre de la redevance minière auprès de certaines entreprises» su secteur, a indiqué le rapport qui ajoute à cette liste l'augmentation des impôts sectoriels notamment la redevance minière qui passe à plus de 9 milliards de francs CFA en 2015 à plus de seize milliards de francs CFA en 2016. Une tendance haussière confirmée par le Forum civil, très actif dans le domaine de la gouvernance des ressources minérales au Sénégal.

Quelques lacunes à corriger

Selon Abdou Aziz Diop, membre de la société civile sénégalaise et par ailleurs un des rédacteurs de ce rapport, «pour le cas du Sénégal, la dynamique est bonne avec des avancées significatives dont l'adhésion volontaire à l'ITIE, la publication de quatre rapports en quatre ans, l'étude de cadrage sur la divulgation de la propriété réelle validée et la feuille de route (2017/2020) mise à jour».

Cependant, nuance l'activiste dans une déclaration à La Tribune Afrique«beaucoup de défis restent à relever, dont celui de la mise en œuvre progressive et adéquate de la feuille de route sur la propriété réelle». Pour ce faire, poursuit-il, «il faut l'engagement et la synergie de toutes les parties prenantes du processus, mais aussi des mesures idoines». Objectif : faire du secteur extractif un levier puissant pour le développement du Sénégal. Mais il va falloir que les retombées financières générées par «l'exploitation des mines et les hydrocarbures soient utilisées de manière juste, durable et équitable», comme le rappelle Abdou Aziz Diop.

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