Hydrocarbures : en quête d’attractivité, le Nigéria casse les tarifs de forage

Ébranlé par les années de baisse des cours du pétrole, le Nigéria vient de décider des baisses dans les coûts imposés aux foreurs offshores. En effet, les opérations d’exploration en eaux profondes verront les tarifs de forage journalier baisser d’un peu plus de 71%, alors que les forages en zones marécageuses et terrestres seront baissées de 35%. La taxation unitaire sur le baril est ainsi passée de 70 à 27 dollars en l’espace de 2 ans. Une décision qui vise à rendre les opérations de forage au Nigeria plus attractives pour les opérateurs internationaux.
Amine Ater

La Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) vient d'annoncer son intention de renégocier son tarif de forage offshore en eaux profondes, le faisant passer de 580.000 dollars à 164.000 dollars/ jour, soit une économie de 71,7% pour les foreurs. Le régulateur du secteur pétrolier a également décidé d'étudier une baisse de 35% des tarifs de forage/jour pour les opérations en zones marécageuse et terrestres.

Attirer les offshoreurs

La NNPC compte également étendre cette baisse aux coûts techniques unitaires qu'elle exerce sur la production de pétrole, qui sont passés de 70 à 27 dollars/baril entre 2014 et 2016. Une manière pour le régulateur de s'adapter à l'évolution du marché et ne pas entamer davantage l'attractivité du Nigeria en tant que marché pétrolier de référence.

Ce recalibrage des tarifs exercés par la NNPC a essentiellement pour but de servir d'incitations pour les investisseurs à développer des réserves de pétrole au Nigeria, d'accroître la rentabilité et d'améliorer le retour sur investissement. Le régulateur justifie cette décision par le besoin de stimuler des revenus du gouvernement de la production de pétrole et par ricochet améliorer l'engagement public dans les projets de développement à travers le pays.

Le tarif de forage est un élément de coût majeur supporté par une société d'exploration et de production de pétrole ou de gaz, dans le cadre du forage préalable à l'exploitation des réserves en hydrocarbures identifiés en haute mer, en eaux peu profondes, en marais ou encore sur la terre ferme. Des opérations qui dans le cas du Nigeria sont régulés et pratiqués sous la supervision de la NNPC.

Appui à la diversification industrielle

Pour cette entité issue de la fusion entre la Nigerian National Oil Corporation et le ministère fédéral des Mines et de l'Énergie, Abuja ne peut plus tirer sa croissance à travers le seul secteur des hydrocarbures. Cette nouvelle grille tarifaire représente un premier pas dans le plan de relance nigérian qui se base sur davantage de réductions de coûts et de productivité, qui passe par une liaison entre l'industrie pétrolière et d'autres secteurs de l'économie nigériane.

Cette nouvelle orientation vise également à accompagner la volonté gouvernementale qui s'est fixé comme objectif, d'atteindre les 40 milliards de barils de pétrole brut et une production de 4 millions de barils raffinés par jour, d'ici 2020. Ce qui devrait faire passer, à termes, les réserves d'Abuja à un milliard de barils par an et placerait la barre minimum de production quotidienne à 500.000 barils. Des objectifs qui ne pourront être réalisés sans de nouvelles licences d'explorations que la NNPC à travers sa nouvelle politique tarifaire essaye de rendre attractives.

Le régulateur compte par ailleurs, apporter son soutien au secteur électrique, industriel et agricole. Des activités qui devraient recevoir une fourniture adéquate de gaz pour l'alimentation électrique et comme matière première durable pour les unités de production d'engrais et de pétrochimie.

Amine Ater

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.