Energies fossiles : la BP sonde au large des côtes sénégalo-mauritanienne

Malgré la morosité du marché, les opérateurs d’hydrocarbures poursuivent les opérations d’explorations. En témoigne l’investissement de 1 milliard de dollars consenti par la British Petroleum (BP) pour l’exploration offshore d’un champ de gaz situé au large des côtes mauritaniennes et sénégalaises. Une réserve qui selon les estimations de la BP pourrait couvrir les besoins en gaz naturels de l’Angleterre pendant 20 ans.
Amine Ater
Les côtes Ouest-africaines allant de la Mauritanie au Sénégal, en passant par la Gambie devraient voire se multiplier les plateformes offshores

La British Petroleum (BP) s'apprête à investir près de 1 milliard de dollars dans l'exploration d'un vaste champ de gaz situé au large des côtes Ouest-africaines. Le producteur et extracteur anglais a confié les travaux d'exploration et de viabilisation à l'offshoreur texan Kosmos Energy Ltd, un deal valorisé à 900 millions de dollars. Selon les estimations de la BP, le champ aurait une capacité de 1,4 trillion (milliard de milliards) de mètres cubes de gaz naturels. Une capacité estimée suffisante pour subvenir à la demande anglaise en gaz naturel pendant 20 ans, selon l'agence américaine de l'énergie.

Verdict en 2018

Bien que les opérations de forages aient été confiées à Kosmos, British Petroleum demeure l'opérateur principal du projet. Un montage technique qui s'explique par le potentiel de croissance dans le secteur des énergies fossiles, après deux ans de baisse et de contraction des cours. Une conjoncture qui a également conduit à la réduction du nombre des nouvelles opérations de forages. L'enveloppe budgétaire mobilisée par la BP sera allouée aux études de faisabilité et aux premiers forages. Un nouvel investissement pourrait être effectué après les premiers résultats sur la viabilité économique de ce champ de gaz sous-marin qui devraient être communiqués par Kosmos à son donneur d'ordre courant 2018.

La récession que traverse actuellement le secteur des hydrocarbures, n'a pas empêché que les majors du secteur continuent, certes dans une moindre mesure, à assurer des investissements lourds dans l'extraction de gaz naturels, malgré la lenteur de l'exercice qui peut s'étaler sur plusieurs années. Preuve en est, l'américain Exxon Mobil Corp qui explore actuellement des zones en Nouvelles Guinée et dans les Golfs du Mexique et du Mozambique.

Les explorations reprennent malgré la conjoncture

Cet investissement est le 3e du genre pour la BP entre novembre et décembre. Durant cette période, le géant anglais a annoncé l'acquisition de 10% du champ égyptien de Zohr, qui s'ajoute aux 3% des parts du projet de gaz de Tangguh en Indonésie géré par l'espagnol Repsol. La BP a par ailleurs conclu un marché estimé à 2,2 milliards de dollars pour avoir accès aux champs pétrolifères des Emirats Arabes Unies. Cette série d'investissement vient après une longue période « d'hibernation » de la multinationale anglaise qui a lors des dernières années, mobilisé près de 60 milliards de dollars pour colmater la fuite du projet Deepwater Horizon oil survenu en 2010 dans le golfe du Mexique.

L'attribution des opérations de forage au texan Kosmos ne se limite pas aux explorations au large de la Mauritanie, mais couvre également des opérations similaires dans les eaux sénégalaises et gambiennes. Un retour en force de la BP qui se veut qui est mis en avant par la compagnie comme une preuve de résilience du géant anglais après la catastrophe de la Louisiane conjuguée à l'une des pires récessions qu'ont connues les secteurs pétroliers et gaziers.

Amine Ater

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