Zimbabwe : des coupures majeures d’électricité paralysent l’industrie et les mines

En 2016 sous le régime de Robert Mugabe, le Zimbabwe a connu de graves pannes d'électricité à la suite d'une sécheresse dévastatrice. Trois ans plus tard, le pays qui a tourné la page de l’ancien gouvernement va revivre le scénario après l’annonce de coupures d’électricité de 8 heures par jour. La mesure attise encore la colère populaire.
Face à une détérioration de leurs conditions de vie, les Zimbabwéens sont de plus en plus nombreux à reprocher à Mnangagwa de ne pas respecter ses promesses électorales.
Face à une détérioration de leurs conditions de vie, les Zimbabwéens sont de plus en plus nombreux à reprocher à Mnangagwa de ne pas respecter ses promesses électorales. (Crédits : DR.)

Ce lundi, le Zimbabwe a vécu l'une de ses pires pannes d'électricité depuis 2016. Face à une demande en hausse, la société de transport et de distribution d'électricité du Zimbabwe (ZETDC) a décidé de rationner sa fourniture d'électricité. Les ménages et les industries, y compris les mines, devraient ainsi être privés d'électricité pendant huit heures par jour, paralysant des pans entiers de l'économie du pays.

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Une mesure impopulaire qui risque de renforcer les griefs du peuple zimbabwéen contre le gouvernement d'Emmerson Mnangagwa. En dépit du changement de régime politique, les Zimbabwéens sont toujours aux prises avec une crise économique caractérisée par une pénurie de dollars américains, de carburant, de denrées alimentaires et de médicaments ainsi qu'à une inflation en hausse qui érode leurs gains et économies. Cette conjugaison de facteurs négatifs attise chaque jour la colère du public. Face à une détérioration de leurs conditions de vie, les Zimbabwéens sont de plus en plus nombreux à reprocher à Mnangagwa de ne pas respecter ses promesses électorales. Celles de redémarrer une économie dévastée par les 37 ans du régime de Robert Mugabe et sous sanctions internationales.

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Les délestages devront se produire pendant les pics de consommation du matin et du soir, soit de 05h00 à 10h00 et de 17h00 à 22h00, a annoncé la compagnie (ZETDC), qui pourraient les prolonger pour éviter une panne généralisée. Selon la ZETDC qui a attribué ses mesures au faible niveau des eaux à son barrage de Kariba et à la vétusté de ses équipements, le pays a des besoins estimés à 2.100 MW alors que ses capacités actuelles lui permettent de produire uniquement 969 MW par jour.

Mesures spécifiques pour les industriels zimbabwéens

Les industries essentielles telles que l'exploitation minière réclament des mesures spécifiques pour minimiser l'impact des pannes de courant sur leurs sites.

« L'exploitation minière nécessite de l'électricité pour les opérations et la sécurité. Il sera très coûteux d'arrêter la production. C'est pourquoi nous allons engager la ZETDC à trouver le moyen de minimiser les interruptions coûteuses dues aux coupures d'électricité », a déclaré à Reuters Isaac Kwesu, directeur général de la Chambre des mines, qui regroupe les plus grandes sociétés minières du Zimbabwe.

L'exploitation minière a représenté plus des deux tiers des recettes d'exportation totales de 4,8 milliards de dollars du Zimbabwe l'année dernière et toute coupure de courant dans le secteur risque d'affecter la production et les exportations. Au cours des délestages similaires, certaines grandes mines, notamment les producteurs de platine et d'or, ont eu recours à l'importation directe d'électricité en provenance de pays voisins comme le Mozambique et l'Afrique du Sud.

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