Pétrole : nette reprise de la production libyenne

Pour la première fois depuis 2014, la production pétrolière libyenne a dépassé la barre des 750.000 barils/jour. Le pays, qui traverse une crise politique et sécuritaire depuis la chute de Mouammar Kadhafi, veut relancer son économie en misant sur ses capacités de production de pétrole.
La raffinerie de Ras Lanouf en Libye a une capacité de production de 220 000 barils/jour.

« La NOC est déterminée à accroître la production, puisque c'est le seul moyen d'assurer une croissance des revenus de l'Etat et sauver ainsi l'économie nationale», a annoncé lundi dans un communiqué Moustafa Sanalla, le président de la Compagnie pétrolière nationale libyenne (NOC). Secouée par une crise politique et sécuritaire depuis la chute du "guide", la Libye fait face aujourd'hui à une crise économique conséquente au déficit budgétaire.

« Les revenus n'ont pas dépassé 8,6 milliards de dinars, soit 5,6 milliards d'euros alors que les dépenses ont été de l'ordre de 30 milliards de dinars. Le montant couvrant ces dépenses a été puisé dans les réserves de la Banque centrale depuis 2013 », a précisé le patron de la NOC.

1,1 million de barils par jour d'ici août

En 2010, avant la révolution du "printemps arabe", les recettes tirées de la vente de l'or noir en Libye représentaient 96 % des revenus de l'Etat et plus de 65 % du Produit intérieur brut. Le pays produisait 1,5 million de barils par jour. Mais le chaos post-révolution a fait considérablement chuter la production à 461.000 barils/jour, rétrogradant le pays à la 5e place africaine en 2016. De nombreux terminaux et champs pétroliers ont été bloqués et les pertes subies sont évaluées à 130 milliards de dollars.

Aujourd'hui, le pays qui est encore très riche en réserves de pétrole, veut reprendre la place qu'il occupait sous le régime de Kadhafi. D'ici le mois d'août, la Libye veut atteindre une production nationale de 1,1 million de barils/jour. Pour atteindre cet objectif, le pays a ouvert le gisement d'Al-Sharara, l'un des sites les plus impactés par les vives tensions internes auxquelles le pays est confronté.

Ce site qui dispose d'une capacité de production de 330.000 barils/jour va permettre de jouer un rôle-clef dans la stratégie menée par le pays en vue de relancer son économie durement frappée par la crise. Seulement, cette stratégie va à l'encontre de la nouvelle politique de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dont la Libye est membre. La nouvelle politique de l'organisation consiste en effet à réduire la surabondance d'offre au niveau mondial, l'enjeu final étant de permettre la relance des cours.

Des défis à relever

Avec un faible coût de production et une proximité avec les marchés mondiaux, la Libye est considérée comme un pays pétrolier très attractif, mais encore instable. « Il reste encore beaucoup de défis à relever pour les autorités libyennes », a affirmé ce lundi au cours d'une visite à Tripoli, le ministre autrichien des Affaires étrangères Sebastian Kurz qui décrit la situation actuelle en Libye comme « encore très mauvaise ».

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