Nigéria : 2,3% du capital de Dangote Cement cédés à des investisseurs étrangers

Contraint de se plier aux exigences des autorités financières, le conglomérat de l'homme le plus riche d'Afrique se retrouve obligé de céder une partie de son capital dans Dangote Cement, la cimenterie la plus productive du Continent. La participation de 2,3 %, d'une valeur de 236 millions de dollars, a été cédée à des investisseurs étrangers
Mehdi Lahdidi
Dangote Cement est présente, à travers ses filiales de production, dans 7 pays d'Afrique, notamment au Sénégal, en Zambie, au Cameroun et en Ethiopie.

Malgré sa grande rentabilité, le Groupe industriel de l'homme le plus riche en Afrique, Dangote Industries Limited se retrouve obligé de vendre une partie de ses actions dans sa filiale la plus dynamique. Le conglomérat a en effet cédé une participation de 2,3% dans Dangote Cement à des investisseurs étrangers d'une valeur de 86,1 milliards de nairas (236 millions de dollars). Selon la Bourse nigériane, un total de 416 millions d'actions de Dangote Cement a été négocié à 210 nairas, dans six transactions hors marché, entre Stanbic IBTC (une filiale de Standard Bank) et les courtiers de Meristem.

Selon l'agence de presse Reuters, Dangote Cement, qui représente à elle seule le tiers de la capitalisation boursière de la place nigériane, devait satisfaire les exigences minimales en matière de flottant. D'après la loi, l'entreprise devrait laisser une proportion de 20 % de ses actions en échange libre sur la place financière, alors qu'aujourd'hui, moins de 10% «flottent» sur le marché.  Selon les observateurs, trouver des preneurs s'est avéré délicat pour l'homme le plus riche d'Afrique, en raison de la crise économique que connaît le pays ces dernières années.

Historique des ventes

Ce n'est pas la première fois que le numéro 1 du ciment du pays le plus peuplé d'Afrique cède ses actions pour respecter la loi. En 2013, sa société mère, Dangote Industries, a vendu 1,5% de ses 95% de participation dans le plus grand producteur de ciment d'Afrique au groupe sud-africain Public Investment Corporation (PIC) pour 289,3 millions de dollars. Une année plus tard, il cède encore 1,4% au Sovereign Fund Investment Corp of Dubaï (CIM) pour 300 millions de dollars.

Même si ces cessions s'imposent au groupe d'Aliko Dangote, elles restent très utiles dans le sens où elles représentent une source de liquidité afin de renforcer son portefeuille d'investissements déjà chargé. La société qui se positionne comme le premier producteur de ciment en Afrique prévoit d'investir pas moins de 4 milliards de dollars au cours des trois prochaines années pour doubler sa capacité de production à 80 millions de tonnes.

La concurrence se prépare

D'ailleurs, les chiffres de l'entreprise, publiés ce 1er août, montrent bien cette volonté de gagner en puissance : le volume de ses ventes de ciment en Afrique a marqué une augmentation de 12,6% durant le premier semestre de l'année 2017 par rapport à l'année précédente, soit un total de 4,7 millions de tonnes. Autrement dit, le groupe d'Aliko Dangote se prépare pour faire face à une rude concurrence qui se prépare du côté du cimentier français LafargeHolcim qui, lui, combine ses entreprises nigériennes et sud-africaines, ainsi que d'autres concurrents locaux pour accélérer sa croissance sur le Continent.

Mehdi Lahdidi

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Commentaire 1
à écrit le 16/08/2017 à 13:11
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