Cameroun : la Camair-Co en zone de turbulences

La stratégie de cost-killing engagée par le nouveau management de Camair-Co n’a pas permis d’éviter le recours à un audit pour identifier le montant réel de la dette de l’entreprise. L’immobilisation récente de 5 appareils de la compagnie a poussé le management à accélérer le mouvement pour éviter une banqueroute.
Amine Ater
La Camair-Co semble loin de la stabilité financière en témoigne l'audit programmé pour identifier le poids réel de sa dette

La Compagnie nationale de transport aérien du Cameroun (Camair-Co) s'apprête à lancer une procédure d'audit. Une décision qui vient suite à l'immobilisation de 5 aéronefs de la compagnie aérienne pendant une semaine et à la dette de 35 milliards de Fcfa que traîne l'entreprise. La nomination de Ernest Dikoum à la tête de la Camair-Co a accéléré cette décision.

Selon Dikoum, le recours à un audit externe vise à établir le montant exact de la dette de l'entreprise. Pour le management, l'audit n'est qu'une première étape dans le chantier de restructuration de la compagnie aérienne. Les conclusions de l'audit devraient baliser la voie à suivre pour le management. En clair, si la dette dépasse 35 milliards de Fcfa, l'entreprise se verra obligée à recourir aux bailleurs de fonds internationaux. Dans le cas où cette ardoise est en dessous de la barre des 25 milliards de Fcfa, le management compte négocier un appui de l'Etat dans l'amortissement de la dette.

Un cost-killing qui n'aura servi à rien

La Camair-Co traîne rappelons-le, des dettes depuis que la compagnie aérienne a été créée en 2011 en remplacement de la Cameroon Airlines liquidée depuis. Une restructuration menée en partie par le cabinet américain Boeing Consulting qui prévoit entre autres l'acquisition de 15 avions, la multiplication de dessertes au Cameroun et la réduction des effectifs. Un plan dont l'application devrait coûter la bagatelle de 100 milliards de Fcfa.

A son arrivée à la tête de la compagnie aérienne, Ernest Dikoum avait fait de la réduction des charges son cheval de bataille. Un programme qui vise à atteindre 16 milliards de Fcfa d'économies en 2017. Une chasse au gaspillage qui s'est traduite par le déménagement des locaux, l'acquisition d'appareils qui étaient en location, la suppression d'avantages accordées aux employés. Il n'empêche que ces mesures n'ont pas permis au management de recourir à un audit externe.

Amine Ater

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